xIt’s A Free World Ken Loach
Une jeune femme de 33 ans, Angie, recruteuse dans une anpe privée, est victime de harcèlement sexuel de la part de ses patrons? Ne voulant pas leur céder, elle perds son emploi.
Avec son amie Rose, égalment malchanceuse professionnellement, elle monte leur propre agence de recrutement dans l’arrière-cour de la brasserie qu’elle connaisse. Elles fournissent à des entreprises diverses, une main d’œuvre bon marché, de travailleurs immigrés. Ceux-ci sont en situation précaire, et même se retrouvent « journalier » comme on disait autrefois !
Bientôt, elle doivent élargir leur recrutement aux sans-papiers, aux clandestins, voire à des réfugiés politiques ( ne bénéficiant pas de l’asile politique). Angie prévoit de travailler légalement dès qu’elle en aura les moyens mais cette issue heureuse se fait attendre, d’autant plus que, apparemment, les agences qui font travailler les clandestins, bénéficient d’une relative immunité.
Angie se venge de ses humiliations précédentes : elle est son propre maître, c’est elle aussi qui se choisit, parmi les travailleurs qu’elle recrute, des hommes sexuellement plausibles pour un soir, à l’occasion.
Si les autorités ferment les eux, le métier n’en est pas moins dangereux, Angie se fait molester par des ouvriers qu’elle n’a pu ou voulu payer, et qui, en outre, ont eu des accidents du travail, pour lesquels ils n’ont pu se faire soigner.
Elle continue, infatigable, quitte à se retrouver en contradiction avec elle-même : un jour, elle fait chasser d’un bidonville des sans-papiers, pour y loger un groupe de travailleurs clandestins qu’elle va placer dans des entreprises. Dans ces victimes se trouve une famille qu’elle a autrefois hébergée…
Cette Angleterre que l’on nous montre, alors que Tony Blair fait sa publicité pour devenir gouverneur de l’Europe, est victime de l’ultra libéralisme. La grande majorité des gens travaillent énormément, dans de mauvaise conditions, pour de très mauvais salaires, sans couverture sociale (contrairement à ce que prétend Michel Moore dans Sicko qui voit la Grande Bretagne comme un paradis au niveau des soins médicaux).
Les Anglais, tels qu’Angie, se retrouvent souvent exploiteurs et exploités en même temps.
J'ose confesser que malgré son comportement fâcheux, j'ai bien aimé cette femme, vive, énergique, pleine de vie, comme d'ailleurs la jeune pianiste dans " Just A Kiss" ( un film plutôt mal
accueilli, et que je n'avais pas osé défendre).
Chez Ken Loach, il y a aussi un autre type de personnage féminin, des femmes vaincues par la société, déprimées, en pleine détresse physique et morale comme la mère du jeune garçon
dans Sweet Sixteen, ou encore la jeune fille de Family Life : on ne les oublie pas aisément non plus...