Dimanche 10 juin 2007- les Papous dans la tête
Le 333 est le nombre de Dieu.
Il pleut.
Hier, nous sommes arrivés au camping des Charmilles à Fouras (Charente maritime)
Fouras est une presqu’île et nous avons été attirés… par les tarifs bon marché. Nous avons préféré Fouras à un bled dans les Landes car du côté de Mont de Marsan il n’y a pas grand-chose à voir, croyons-nous.
Nos enfants veulent des photos de Fort Boyard mais nous détestons ce bloc massif et n’avons jamais suivi les jeux à la TV. Nous ne savions même pas que Fort Boyard se trouverait dans nos parages.
Le temps est très nuageux le température de 20 à 22 degrés.
Notre mobil home s’appelle Vanille (ils portent tous des noms de ce genre).
Il comprend deux chambres j’ai pris celle avec deux lits d’une place.
On annonce des orages et des trombes d’eau dans plusieurs régions : Midi et Midi Pyrénées.
La nuit dernière, j’ai écouté France-culture une rediffusion des « Papous dans la tête »
L’exercice parodique consistait en une lettre de Rubens à Blaise Pascal lui proposant ses services pour un portrait avec un costume attrayant, son nez retouché, des naïades et des femmes lascives autour de lui ainsi que divers objets de literie, bibelots, pour rendre l’ensemble attractif, et des tableaux du même genre pour tous ses amis de Port Royal. Rubens donnait un tarif élevé en certifiant qu’à l’aide de ce traitement médiatique les « Pensées » dont il avait entendu parler, se vendraient comme des petits pains. Par la même occasion, il critiquait la manière morose et l’académisme de Philippe de Champaigne qui a commis le premier portrait de l’écrivain.
Bon travail, à mourir de rire ! La réponse de Pascal était elle aussi enlevée. II parvenait dans sa réponse à rester janséniste sans être ennuyeux, et déclinait la proposition du peintre de façon caustique, disant être blasé, mais que sœur Angélique serait vivement intéressée…
La petite fenêtre donne sur un buisson dense, au-dessus paraît un peu de ciel plombé.
Nous sommes allés voir le fort Vauban.
Sur la plage, il souffle une rude bise.
Au retour, nous avons de sérieux problèmes de plomberie dans les WC. Deux jeunes gens sont venus plusieurs fois plonger leurs grands nez dans le réservoir qui fuyait, expliquer que le flotteur serait défectueux et parler d’une vis qui manquerait ou serait de trop.
Cela nous a retenu tout l’après-midi et nous lisions. Je me suis laissée vaillamment envahir par Emmeline (To The North ) d’Elizabeth Bowen.
On a mis un CD dans l’appareil qui sert aussi de poste de radio ; je ne retrouve pas le nom du compositeur. La musique restait lointaine pire que chez nous, où la chaîne hi fi est déjà bien faiblarde … la musique ne remplit pas la pièce, ne fait pas frissonner les murs, ne nous habite pas. Elle reste tout juste cette petite bruine tristounette qui s’est logée dans un coin de la pièce impuissante sans saveur, comme le thé en sachet prétendument aromatisé à la bergamote que j’ai laissé infuser dans un pot à lait et qui a le goût de l’eau chaude avec une très vague âcreté.
Le CD c’est la Pathétique par Rudolf Serkin. Rien d’émouvant trop léger et trop sage. Mauvaise interprétation ou manque d’espace sonore et de possibilité d’accueillir la musique.
A dix-neuf heures les toilettes fuient toujours.
On a dévoré un paquet de caramels salés.
Photos : le mobil home ; le fort.; le port.