C’est un compte-rendu sérieux et
efficace de cette horrible affaire de « pédophilie » qui commence au début du siècle, lorsque les quatre enfants de Myriam et Thierry, couple délinquant et pervers, habitant dans un modeste HLM à Outreau près de Boulogne sur Mer, ne peuvent plus supporter les sévices que les parents leur
infligent, et, pour se soustraire à des week-end perturbants commencent à accuser leurs père et mère par la bouche du second d’entre eux, le leader de la fratrie. L’assistante maternelle qui
recueille les aveux du gamin, met la machine judiciaire en branle. Jusque là tout est clean. Mais les enfants commencent à accuser d’autres que leurs parents, la mère, au début hésitante, se voit forcer par le juge d’emboîter le pas aux dires de ses enfants, espérant par ce faire s’attirer la clémence du magistrat, visité par la certitude délirante que les enfants ne peuvent mentir, mu par l’ambition de démanteler un gigantesque réseau de pédophilie auquel il veut croire.
1)La suspicion automatique du personnel éducatif et sanitaire à l'égard d'une certaine population ne fait aucun doute. Parce que les locataires de cette tour de HLM vivent dans un milieu défavorisé, n'ont pas eu accès au minimum de culture et d'éducation que la société doit donner, ils sont condamnés à rester marginaux, et à être accusés de délinquance à la moindre occasion.
2) Florence Aubenas met aussi en scène les personnages de Myriam la mère des enfants et celui du juge Burgaud qui se laisse bluffer par elle, un couple qui
manifestement délire, jusqu'au drame.
Dans le souvenir encore frais de l’affaire Dutroux où l’on n’en fit pas assez pour sauver les victimes, voici qu’on en fait trop (Outreau ou pas assez).