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1 mars 2008 6 01 /03 /mars /2008 18:50

Klein-photo-Mr--Klein-1976-6.jpgEn ouverture, nous assistons à une visite médicale : on examine une femme, dévêtue, suspectée d’être juive ; un prétendu médecin énumère les « particularités de son anatomie » à une religieuse qui prend des notes. Les particularités relevées sont d’une  cruelle précision ( mesure de l’espace aéro-nasal, du front, remarque sur la courbure des lèvres, mimique, faciès…). Le cas est jugé douteux. Dans l’escalier vers la sortie, la femme, mal à l’aise, rejoint son époux qui a subi le même sort. Ils s’interrogent avec anxiété «  comment ça s’est passé ? »

 

-Bien

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Nous voilà chez monsieur Klein (Alain Delon), marchand d’art, d’abord dans sa chambre à coucher cossue, une fille mi-nue sur le lit. Pétain cause à la radio. Nous sommes le 16 janvier 1942. En robe de chambre, Robert Klein, vêtu d’une robe de chambre luxueuse à grandes rayures longitudinales ,  prépare une transaction avec un client  hollandais ( Jean Bouise, excellent comédien) qui lui cède pour 300 francs un Van Ostade «  Portrait d’un gentilhomme ». Klein regrette ironiquement de l’acquérir à un prix tellement dérisoire, l’autre le reprend avec colère et dignité «  Alors ne l’achetez pas ! »

 

Mais l’homme n’a pas le choix…

 

 

 

Au moment où il franchit le seuil, Klein aperçoit «  Informations juives » qui émerge de dessous le tapis de porte. Le client hollandais sort de sa poche le même périodique.

 

 Robert se  rend compte que le journal était adressé à un autre Robert Klein, dont l’adresse a été biffée et remplacée par la sienne.

 

Klein se rend au local d’ »Informations juives » reporter le périodique  et demander qu’on le raye de la liste. Le directeur des affaires de la communauté juive ne peut rien pour lui,  il a dû remettre le fichier des abonnés à la Préfecture.

 

A la Préfecture, Klein explique encore une fois  son cas au commissaire général aux «  questions juives », qui note son nom et va s’occuper de son affaire…

 

Klein est rassuré, nous pas. A sa place on n’aurait pas alerté les autorités.

 

 Il pense que les juifs sont surveillés, en vertu d’une certaine logique, qu’être juif dans ce contexte, c’est répondre à certaines caractéristiques  et que lui, Klein est non juif.

 

 Il se lance dans une enquête personnelle, qui le mène à l’adresse de l’autre Klein,

 

quitte la rue du Bac où il vit pour visiter l’appart dans le modeste quartier des Abbesses. La logeuse a peur, elle ne sait rien de Robert Klein  qui a fui, ou se dissimule,  et craint que celui là ne soit envoyé par la police. Robert fouille le studio de son homonyme, repart avec une pellicule photo qu’il fait développer : Sur le cliché brouillé émerge la silhouette de l’ancien locataire avec un gros chien. Il ne ressemble à personne que connaisse Klein.

 

A une soirée, Klein s’entretient avec son ami avocat, Pierre,  (Michel Lonsdale) et sa femme, qui est sa maîtresse en titre : elle lui reproche d’avoir une sous-maîtresse et de ne pas le cacher.

 

Pendant la fête, deux policiers viennent parler à Klein  provoquant les soupçons de ses amis.

 

Klein reçoit une lettre d’une certaine Florence, qui lui dit de la rejoindre à Ivry la Bataille ( petite localité près d’Evreux, Normandie).

 

Il se doute que ce message concerne l’autre Robert Klein, et, piqué de curiosité, autant que désireux d’éclaircir cette affaire «  pour son bien », il répond encore présent à ce nouvel appel.

 

Vers minuit, il fait les cent pas, dans la sinistre petite gare d’Ivry. Un taxi l’attend, le voilà dans une somptueuse propriété, où se donne une fête plus aristocratique que celles qu’il connaît.

 

Florence (Jeanne Moreau) l’avise que son message visait l’autre Robert.

 

Robert 1 passe la nuit  dans une chambre, les relations entre Florence et lui sont tendues.

 

Robert 1 est vexé que  son homonyme juif  ait une maîtresse plus intéressante que les siennes…

 

Florence fait un portrait flatteur de  l’autre Robert Klein : intellectuel, philosophe, scientifique …avec une conscience et des activités politiques. Robert 1 est dépourvu de ces qualités. Désormais, L’autre Robert est en quelque sorte son double et son concurrent.

 

Peu après les faits, la compagnie qui vivait clandestinement à Ivry, a disparu «  pour le Mexique et revendu la propriété »…

 

Ont-ils fui ? ont-ils été arrêtés ?

 

A force de répondre présent à tous les appels  concernant  Robert Klein 2, Robert 1 est réellement suspecté de judéité. On lui ordonne de produire les certificats de naissance de ses grands parents paternels, et, il apprend que sa famille a une branche hollandaise dont elle ne sait rien.

 

Il tente de se divertir avec sa première maîtresse dans une brasserie où l’on donne un spectacle de pantomime : une femme vêtue de noir (la mort) voilée chante une mélopée devant une danseuse blonde et fardée en tutu rose. La femme en noir enlève son voile, elle ressemble à un Pierrot et aussi à un homme… apparaît un Gnafron qui représente le juif, en lequel Robert croit voir son client hollandais déguisé… Il se promène avec une pancarte ; la caméra s’attarde sur l’assemblée, coiffures et chapeaux extravagants, agapes, tout le monde se goinfre. Toute une population s’affiche, obscène, en pleine guerre  dans les lieux de plaisir.

 

Dans la salle, un serveur dit qu’on demande Klein au téléphone. Comme à l’ordinaire, Klein  se rue sur l’appareil au lieu de faire le mort.

 

Plus tard dans la nuit, il retourne rue des Abbesses, le téléphone sonne : c’est « Isabelle » qui a vu de la lumière et appelle de la rue en face. Klein raccroche. Il enquête désormais sur cette femme qui se trouve avoir de multiples identités ; elle se cache, de même que l’autre Robert, que Klein  voudrait surprendre dans  son studio la nuit

 

Un chien commence à suivre  Robert comme son maître. Il croit reconnaître le berger allemand de la photo floue.

 

Robert rentre chez lui, des voilures, se remplissent de policiers et filent à toute allure comme pour une chasse à l’homme. L’atmosphère est de plus en plus angoissante. La police est chez Robert et fouille. Robert proteste de son innocence, il ne s’est caché de rien ni de personne

 

«  Ce ne serait pas la première fois que l’on se montre pour mieux se cacher ».

 

 

 

Klein est saisi de folie. Pierre procure à Robert de faux papiers pour fuir. Ils s’arrangent pour la vente de son appartement. Dans le train il a pour voisine la femme  aux identités multiples …. Il se rend compte que Robert Klein 2  l’a accompagnée à la gare et qu’il l’a croisé sans le savoir. L’urgence d’une rencontre avec ce double rival dont la vie parallèle intervient dans la sienne, se fait sentir. Klein revient chez lui et appelle rue des Abbesses. Les deux Klein se donnent enfin rendez-vous sans intermédiaire…

 

Pierre, l’ami avocat  l’informe qu’il a fait arrêter  Robert Klein 2 avant que la rencontre n’ait lieu.

 

 Le lendemain Klein 1 est « arrêté » lui-même à l’occasion de  la rafle du Vel d’hiv  le 16 juillet 1942, du moins est-il « pris » dans le mouvement. Va t’il enfin rencontrer Klein2 ? Dans la foule, il reconnaît le client hollandais,  qui l’observe un instant… ou peut-être ne reconnaît-il personne ? En tout cas le spectateur les voit réunis comme ils le furent lors de la vente du tableau…

 

C’est un très grand film, une réussite sur tous les tableaux. Traitement subtil du thème du double, dénonciation crue et efficace du racisme, de ceux qui s’enrichissent frauduleusement pendant la guerre, dynamisme du film noir, excellence du suspense, monstration de la culpabilité inconsciente  du grand bourgeois irrésistiblement conduit à devenir "Klein," et à le payer cher.

 

Sur une note comme celle-là le blog peut s’achever.  

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commentaires

P
QUOI ? COMMENT ? QUOUIIJE ? (c'est dur à lire quouije)Ben ce serait franchement dommage.Moi qui aime tes écrits (encore plus tes écrits "personnels" !).Kiki :-)(PS: pour ce qui est de la "réussite bloguesque" c'est un concept compliqué. Etre lu par 2000 blaireaux ou par 3 finauds ? Bref, j'ai pas d'idées, je devrai pas la ramener sur ce coup là)
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Je pense qu'ils sont trop personnels justement les écrits que j'ai  encore en réserve,  et j'hésite à les mettre en ligne. Quant au roman, je ne suis pas sûre de devoir continuer. Puis je n'ai rien écrit de neuf. Les autres blogueurs sont bien trop bons, la concurrence est  terrible. Vos lecteurs, à toi et RV, sont au moins trente, et ne sont pas des blaireaux, ce n'est pas une fatalité.
D
Mr Klein : l'un des meilleurs rôles de Delon et un grand Losey mais si ce fut un échec commercial. Peut-être parce que c'est trop bien. En tout cas, Dominique, si vous arrêtez votre blog, je me fâche, non mais! Il est bien votre blog et varié en plus.
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Ben, voilà je continue encore un peu. Je ne veux fâcher personne, surtout pas vous Dasola. Le problème, c'est que j'ai excessivement peu de lecteurs! J'ai bien vu que ç'avait été un échec commercial, car en 1976, j'aimais déjà beaucoup Losey dont j'avais vu le Messager, The Servant, Cérémonie secrète, et je n'ai entendu  parler de ce film que  des années après...
K
Une blogonaute qui se remet en cause? Mon dieu, la chose est si rare que j'y vois une raison de continuer!Ceci dit, si l'arrêt de votre blog vous permettait de lire "enfin" Belle du Seigneur de ce cher Albert Cohen le temps gagné à ne plus écrire ici ne serait pas du temps perdu!Sinon, je suis désolé de ne pas pouvoir rebondir sur ce Monsieur Klein, je l'ai vu mais n'en ai gardé aucun souvenir.PS : Ecrivez "mainstream" et moins "pointu" ou "vécu", dominique, je vous l'ai déjà dit : là se trouve la clé de la réussite bloguesque. Je suis bien placé pour le savoir! ;) ...héhé, qui de nous deux arrêtera le premier?
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Je vois bien pourquoi vous n'aimez pas M.Klein, c'est qu'il n'y a pas d' héroïne. Je n'apprécie guère Albert Cohen, profondément misogyne,  je ne le lis pas. mainstream je ne saisis pas.
L
Un grand film d'un des plus grand metteur en scéne. Et une preuve, s'il en fallait que Delon avant d'être une caricature de lui-même a été un immense acteur.Est-ce vrai que ce blog s'arrête ? Ce serait dommage.
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Je n'aime plus ce que j'écris.

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