Joseph Losey Le Rôdeur ( The Prowler) 1950.
Susan Gilvray passe ses nuits à la maison en compagnie de son speaker de mari qui est disc-jockey à la radio, payé pour procurer aux auditeurs des distractions.
Cette voix sonne comme un agréable rappel à l’ordre et elle est tenue de l’écouter. Son époux l’interrogera sur ce qu’il a dit. Elle agrémente ce cérémonial d’un verre de whisky, assise sur le lit conjugal, un livre ouvert devant elle.
Depuis quelques jours, elle croit avoir vu un rôdeur près de ses fenêtres. La police est appelée ; deux agents se présentent pour monter la garde. L’un d’entre eux Webb Garwood n’est pas un inconnu pour elle ; ils étaient ensemble au collège…
Elle l’invite à boire un verre la nuit suivante pour causer encore un peu. Ils coupent le son, et deviennent amants.
Cette femme que son mari étouffe à la surveiller sans cesse, y compris lorsqu'il n'est pas là, dont elle entends la voix tous les soirs ( elle y est contrainte, car il l'interroge sur l'émission qu'il a animée) ,bref cette malheureuse femme n'en peut plus de ce despote, elle saute sur la première occasion venue, pour s'en libérer.
Susan hériterait de son mari en cas de décès... Webb veut s’enfuir avec elle, quitter la police, ouvrir un motel… changer de vie.
Elle s’attache à lui, comme prévu, mais tarde à accepter le plan, et il lui fait du chantage au suicide.
Un soir que, par extraordinaire, le mari était à la maison, Webb qui espionne dans les alentours, l’attire dehors, le tue en légitime défense, faisant mine de l’avoir pris pour le fameux rôdeur, et se blesse avec l’arme.
Susan ne sait plus que croire, mais il la convainc qu’il ne l’a pas tué volontairement.
Avant la mort de son mari, elle était tombée enceinte de Webb, et hésite à le lui dire…
Il lui fait une scène, l’emmène dans le désert pour l’accoucher lui-même. Cette fois, elle s’est procuré un revolver et le tient en joue.
Il a peur autant qu’elle, fait venir un toubib parce qu’il ne veut pas qu’elle meure et que ça se sache. Au médecin, elle remet l’enfant, un bébé qui a eu l’à propos de naître lorsque l’infortuné et criminel père s’était un peu éloigné.
Pour la dernière course-poursuite, le médecin chargé de l’enfant , échappe à l’homme.
Le criminel s’effondre durant la scène d’explication finale « j’ai tué pour quelques dollars ! »
Il se sauve dans la montagne et se fait tuer. On comprend que cet homme là tout occupé de ses machinations, n’a pas pris le temps de se rendre compte qu’il était marié à une jolie femme, et qu’ils auraient pu fuir et vivre ensemble avec ce bébé conçu trop tôt.
Le criminel rate son coup, car on se rend compte que, contrairement à ce qu’il dit, il n’a pas tué pour quelques dollars. Sans le savoir, il s’est attaché à la femme, n’a pas su la quitter au moment propice.
Une histoire misérable, un petit flic pitoyable, une femme un peu niaise, et amoureuse. Un nouveau né rusé. La nuit, souvent et le désert (de jour). Pas un instant d’ennui.