J’en ai lu environ 200 pages sur 600 environ.
Ce livre apporte pas mal d’indications nouvelles sur les parcours de Dylan, souvent des propositions, des hypothèses sur ce que l’on ne sait pas, et que l’on peut
conjecturer. En ce sens c'est une oeuvre ouverte qui invite à questionner.
Mais questionner sur quoi?
A-t’on vraiment envie de savoir combien de fois Dylan a rencontré Woody Guthrie et dans quelles circonstances ?
(S'il ne l'a jamais rencontré, et qu'il a inventé sa rencontre avec lui, ce n'en est que mieux...)
Combien de petites amies il a eues et ce qu’elles ont à raconter ?
A t’on envie de savoir s’il a vraiment suivi quelques cours à l’université ou aucun ?
Dans combien de bars new-yorkais il a chanté avant d’être remarqué par quelqu’un qui compte ?
Si son parcours fut progressif et besogneux, ou son ascension rapide ?
A-t-il besoin qu’on le défende de s’être fabriqué une biographie imaginaire ?
J’ai bien lu des éléments de cette biographie fantaisie autrefois sur la pochette de « The Times They Are A changin’ » mais je l’ai prise
comme de la fiction. Ce qui m’étonne, c’est que l’on ait pu y croire.
A- t-il besoin qu’on le défende d’avoir été arriviste, alors que tous ceux qui réussissent le sont ?
Bref tout cela peut compléter ce qui a été dit par ailleurs, sans à mon avis, éclairer davantage l’œuvre, sauf en de rares moments, lorsque Bon parle vraiment pour lui : par exemple à propos de Desolation Row : « Et si une grande chanson de dylan c’était comme renverser dans une maison d’enfance, un carton de vieux jouets. Il reste de belles couleurs, même un peu abîmées, il y a des cassettes de vieux films, et des livres avec des histoires qui faisaient vaguement peur» ; cette métaphore est excellente, elle s’applique bien à la chanson en question, que du coup l’on voit d’un œil neuf. Elle répond à la question initiale :
« Introduction,’ ou comment devient-on Bob Dylan »
Des notations comme celles là il n’y en a pas beaucoup. Il faut de la patience pour les trouver.
Je n’ai pas eu tellement de patience, je n’en ai trouvé qu’une…