La voilà dans un état intéressant et comme elle adore faire son intéressante, elle ne se trouble pas de trop.
Décidée à se faire avorter, Juno renonce après avoir vu des femmes enceintes stressées dans le salon d'attente, et rencontré une amie « pro-life », brandissant une pancarte « Laissez-les vivre », qui lui assure que son fœtus a déjà des ongles...
Elle va donner le fruit de ses entrailles à couple stérile, sans contrepartie, et sans savoir ce que deviendra le bébé.
Le personnage de Juno, que l'on ressent marginale, impertinente, ne colle pas avec ce geste.
Même si l'adolescente est satisfaite d'être le centre des regards et des conversations, même si elle croit avoir trouvé le couple idéal qui s'aime et aimera l'enfant.
Ce film sonne comme un manifeste anti-avortement. Juno, personnage attractif, dont les faits et gestes sont rythmés d'une bande son de vieilles chansons folk, est là pour faire passer la pilule, et l'on voudrait nous faire croire qu'une fille intelligente, aux idées libérales, sans penchant particulier pour la religion, ferait de gaieté de cœur un tel sacrifice : supporter neuf mois de grossesse, et un accouchement, pour renoncer au bébé, auquel on s'attache, pendant tout ce temps-là, si on a décidé de le garder.
J'espère qu'aucune jeune fille ne tombera dans le panneau.