Zola sort de la poche de son manteau un chaton en guimauve enrobé de chocolat, le porte à ses lèvres. S'approchant, Noé tire avec sa langue et ses dents sur la sucrerie à moitié rentrée dans sa bouche à elle. Elle avale le tout, il s'aventure, fait jouer sa langue.
Tout-à-coup Zola fait demi-tour, pointe l'index, vers le mur d'angle qui mène à une rue adjacente au boulevard.
- OAS ? Qu'est ce que c'est ?
-Je te l'ai déjà dit..." Il hausse les épaules, incertain (Où Asphyxient les Sortilèges? n'est pas ce que Zola veut entendre.) Il développe un autre sigle : "L'organisation des Assassins": Quand ils ont capturé un piéton, ils le torturent et le tuent. »
La substance utilisée pour écrire les trois lettres s'étale en noirceur dégoulinante mais sèche au toucher. L'inscription n'est pas neuve, on peut la lire sur d'autres pans de mur. Est-ce que la bande de malfaiteurs les attend quelque-part?
Noé lui dit que dans la Seine, de nombreux cadavres flottent, phrase qu'il a dû lire dans un Paris-Match ou entendre à la radio.
Zola a déjà vu la Seine, et elle sait que ce fleuve traverse Paris. Mais ça lui parait encore bien loin...
« Qu'est-ce que la torture?
" On te fait atrocement mal jusqu'à ce que tu parles. L'eau, la roue, l'écartèlement, l'électricité, et le gril
" Si je parle... de quoi?
-On te somme de dire la vérité, sinon tu meurs dans de terribles souffrances.
- La vérité sur quoi?
-N'importe : tu dois parler en disant : voici la vérité. On te répond que tu mens. On continue de te torturer. Tu insistes : c'est la vérité que je dis. Et eux de te faire mal encore et encore... Alors, ouais... je vous ai menti ; tu change de vérité. Peu leur chaut. Et on continue! S'ils sont sympathiques, ils t'autorisent à te tuer, mais d'ordinaire ça dure jusqu'à ce que tu meures".
Zola se met à pleurer, annonce qu'elle se plaindra à Maman.
Elle s'arrête devant une vitrine, pour admirer les microsillons, exprime son plaisir à la vue du beau chien-loup à côté d'un haut-parleur qu'elle croit en or... Très vite, ils se sauvent ayant aperçu deux gendarmes avec des bâtons.
"Pourquoi nous?" demanda Zola.
Nulle réponse. Noé ne sait pas qui en veut, à qui, ni pourquoi.