Seuil, 2006.
330 pages.
Surtout connu pour ses romans policiers, Henning Mankell a aussi écrit plusieurs romans ; celui-là est aussi bon que certains de ses polars.
Voilà un écrivain qui énerve son éditeur à ne publier que des recueils de « poèmes hermétiques ». Ce dernier le presse d'écrire un polar
pour se vendre enfin. En outre, il vient de passer trois semaines aux îles et se plaît à observer son bronzage. Son ami Andréa est infirmière parce qu'il est hypocondriaque ;
mais elle va bientôt le quitter car il ne veut pas d'enfant et ils avoisinent la quarantaine.
Un jour, une lecture à la bibliothèque de Göteborg va changer la donne. Les participants sont des travailleurs immigrés invités par la bibliothécaire
pour qu'ils prennent contact avec les livres. L'échange est plutôt musclé, il prend conscience qu'il existe un autre monde... à force de fréquenter les quartiers annexes,
il va faire la connaissance de trois jeunes filles. la première est africaine, la seconde russe : sans papières, ni domicile fixe, elles sont arrivées en Suède après avoir subi de
terribles épreuves. La troisième, iranienne, persécutée par les hommes de sa famille vit aussi un enfer.
Il se met en tête d'écrire un livre pour les faire témoigner de leurs expériences, et leur obtenir le droit de séjour...
Nous avons là trois récits bouleversants sur les problèmes et souffrances des immigrés en Suède.
Le portrait du romancier me trouble: avant de connaître les trois jeunes filles et le poids de la précarité sociale, le héros écrivait des poèmes
hermétiques et se regardait bronzer. Je me demande qui Mankell voulait épingler. Tous les poètes ne se regardent pas bronzer, et le mot "hermétisme" est-il ici une
condamnation?
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