(A Fatal Inversion, 1988) in « Œuvres » traduction Frédéric Nathan, 1992 Laffont ( Bouquins), 246 pages.
Depuis le « Jeune homme et la mort » en mars, je relis Rendell avec plaisir quand le roman n'excède pas 250 pages en français.
Au-delà, il y a un délayage parfois pénible...qui m'avait fait trouver pesant le Journal D'Asta et la Maison de la mort.
Rien de tel dans l'Eté de Trapellune, roman de mœurs et psychologique intelligent, et thriller vigoureusement mené.
L'Eté de Trapellune (Mot français fabriqué je suppose pour faire une anagramme de Nulle part) fait référence à un lieu tenu secret ainsi qu'à l'été 1976, célèbre pour ses températures exceptionnellement clémentes dès le printemps. A Nunes petit village du Suffolk, règne la canicule. C'est par un jour de juin riant qu'Adam, 19 ans, étudiant en linguistique, découvre le manoir de son grand-oncle et ses dix hectares de terrain boisés avec lac verger, prairies... Le vieil homme, à présent décédé, l'a rendu seul héritier, pour se moquer de son père qui lui léchait les bottes depuis des lustres, en vue d'obtenir ce legs.
Adam s'installe dans ses murs avec son ami Rufus étudiant en médecine. Bientôt d'autres jeunes gens viennent se joindre à eux, l'une veut fonder une communauté, d'autres y squattent sans but réel, des couples se forment, des conflits éclatent de personnes,de classe sociale et d'ethnies. Ces vacances vont tourner au drame...
Dix ans plus tard, les nouveaux propriétaires de Wyni Hall, qui veulent enterrer leur chien dans le cimetière d'animaux de la propriété, y trouvent des ossements humains. Une enquête policière commence.
Les souvenirs affluent chez Adam, Rufus et Shiva qui, chacun de leur côté, ont survécu tant bien que mal au fatal été...
En alternant les points de vue de ces trois personnages dont l'existence est envahie de plus en plus par le passé et qui mêlent leurs voix en un crescendo affolant.