Points romans, 2007. 270 pages.
Ancien photographe de guerre, Faulque s'est retiré dans une tour à Punto Umbria un petit port d'Espagne. Il y travaille à une fresque qui occupe un pan de mur de son logis. C'est sa grande œuvre : elle représente deux cités dont l'une antique, est en guerre, et comporte une grande quantité de scènes où des civils sont mis à mal ainsi que leurs maison, l'autre attend le même sort, et ces deux villes sont séparées par un volcan en éruption. Il s'inspire de Basquiat mais surtout des maîtres du passé Uccello, Piero della Francesca, Goya et Brugehel dont « le Triomphe de la mort » déjà avait joué un rôle dans le Tableau du maître flamand.
En tant que photographe il a cherché « le miracle qui, d'un coup, dessinerait à travers la lentille de l'objectif, dans la chambre noire... de son appareil et sur sa rétine, le secret de ce canevas d'une incroyable complication qui ramenait la vie à ce qu'elle était réellement : une course folle vers la mort et le néant ». En peinture, il le cherche encore.
A cet homme persuadé que la vérité ne peut apparaître qu'au milieu des conflits, il advient de recevoir la visite d'un ancien soldat de l'armée croate, dont il a fait autrefois une photo qui est devenue célèbre.
Ivo Markovic lui apprend qu'à cause de cette photo il est devenu un symbole reconnaissable, a été torturé, a perdu femme et enfant. Il veut tuer Faulque, pas tout de suite, pas avant qu'ils ne se soient bien expliqués.
Ces entretiens font l'objet du roman.
A travers ces rencontres les retours de Faulque sur son passé, et l'évocation par lui de sa femme Olvido, on chemine d'interrogations en interrogations sur le sens de la vie, la nature de l'art, la mise en question du fait de photographier les scènes insoutenables... Perez-Reverte, auteur de polar et de romans picaresques, s'est engagé dans un roman philosophique.
Un peu long surtout lorsque Faulque se souvient de son amie Olvido, il a tendance à se répéter, il vaut la peine qu'on le suive.
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