Métailié-Noir, 2006, 192 pages.
Silvano reçoit une demande en grâce de la part de Raffaello, incarcéré à perpétuité, par l'entremise d'un avocat et de charitables visiteuses de prisons.
Quinze ans plus tôt, Raffaello a braqué une bijouterie avec un complice. Drogué, et interpellé par les flics il a tué la femme et l'enfant de Silvano que tous deux avaient pris en otage...
A présent Raffaello est malade et pourrait bénéficier d'une suspension de peine.
Silvano n'a en tête depuis quinze ans que Clara sa femme, qui, à l'instant de mourir lui communiquait sa détresse « tout est noir, je ne vois plus rien, Silvano, j'ai peur... »une phrase qui se répète comme un leitmotiv.
A l'aide d'une narration alternée, nous suivons le développement du conflit entre les deux hommes, tantôt dans les pensées et le récit de Raffaello tantôt de
Silvano. Tous deux souffrent...et agissent.
Le suspense est bien mené, le récit enlevé, sans ornements.
Certaines choses sonnent faux : la façon de parler du délinquant, à mon avis trop saturée de gros mots et de vulgarités faciles, pour imiter le parler « taulard ».
« Putain, j'arrive pas y croire. Quand le type des achats s'est pointé avec ses journauxet qu'il m'a dit : « Y'a une lettre de Contin pour toi, je pensais qu'il se foutait de ma gueule et j'avais déjà pensé à lui en faire passer l'envie en lui tailladant la tronche aux douches. Mais c'était vrai. Putains, de fêlé de Contin a pondu une belle petite lettre bien nickel ».
Peut-être est-ce juste et bien documenté, mais c'est un peu forcé.
Raffaello devient sur la fin, bandit au grand cœur, issue pas invraisemblable, mais ici un peu débordante de bons sentiments.
Ces défauts n'empêchent pas de suivre l'action avec intérêt ; la construction est bonne.