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22 mars 2006 3 22 /03 /mars /2006 22:17

9782842611828.gif John Cheever : Insomnies -      (le Serpent à plumes.)    Ces Nouvelles publiées entre 1946 et 1978. JC est le chef de file de l’école dite du « New-Yorker » qui comprend aussi Raymond Carver.

 

 

Récits réalistes, féroces, cocasses. « L’Incroyable radio », l’un des plus curieux, montre comment cet instrument en arrive à mélanger fiction et réalité chez une femme qui s’ennuie seule chez elle. Entendant des histoires censées sortir du poste, elle ne sait pas si ce sont des pièces dramatiques ou ses voisins qui se parlent de l’autre côté des minces cloisons de l’appartement.

 

 

La plupart des nouvelles relatent l’histoire d’un couple qui se fait et se défait à moins que les protagonistes ne restent ensemble par esprit de résignation. Les femmes se révoltent à leur manière contre une vie de servitudes domestiques à quoi elles ont dû se résoudre après avoir obtenu un bon diplôme à l’université. Les hommes ne font rien d’autre que regretter leur jeunesse. Dans « Ô tristesse, ô beauté », Cash se suicide par l’intermédiaire de sa femme. A cinquante ans, il a l’habitude, pour se convaincre de son intégrité physique, de sauter en jogging et à moitié saoul par-dessus plusieurs meubles du salon, devant des admirateurs attitrés et résignés. Juste avant cette prouesse, on doit tirer un coup de pistolet dehors, pour annoncer le départ. Cash a récemment souffert d’une fracture mais il a hâte de montrer qu’il est encore performant. Sa femme Louise devra tirer le coup (D’habitude un voisin s’en charge). Il lui explique comment s’y prendre car elle n’a jamais touché une arme. Comme elle ne réussit pas, il s’énerve et s’élance par dessus le canapé ; le coup part et le tue net.

 

 

Le 8h48 : une femme folle ou qui veut se faire passer pour telle, cherche à se venger de son ancien patron qui l’a séduite puis abandonnée et virée. L’ayant suivi dans le train, elle lui enfonce incognito un revolver dans les côtes et le force à écouter un récit délirant vaguement mystique. Après le voyage, elle le force à ramper dans la boue et l’y laisse. La suite, écrite par Raymond Carver, élimine le diagnostic de folie.

 

 

L’Océan : un récit qui met également en scène une femme qui a un comportement étrange depuis que son mari par inadvertance, l’a prise pour sa propre mère à elle, comme elle passait devant une fenêtre.

 

 

Ce comportement vise à terroriser le mari : feindre d’arroser les côtelettes avec du pesticide. Il en tombe malade et ne sait que conclure : léger empoisonnement ? Réaction psycho somatique ?

 

 

Suspectée de folie l’épouse passe des heures à contempler un bocal à poissons (On pense à la chanson des Frères Jacques que, bien sûr, Cheever ne peut connaître ; ce n’en est que plus drôle !). Finalement, c’est l’homme qui perd la raison pour de vrai.

 

 

 

 

 

 

 

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