Gallimard (Noire) 2008, 393 pages.
Ali Neuman est chef de la police au Cap. Etant enfant, il a vu son père et sa mère se faire tuer devant lui, après torture, par des « frères Zoulous » inféodés à l'Apartheid, contre quoi sa famille combattait. Expérience traumatisante qui le hante toujours.
Maintenant il s'emploie à faire régner la justice, sans concessions, mais sans y croire tellement.
Depuis la fin de l'apartheid, le pays est toujours en crise. Les gouvernements se succèdent mais la corruption règne à tous les échelons. La population est majoritairement pauvre, la violence et le sida font des ravages.
Une jeune blanche est retrouvée morte assassinée, dans un parterre d'iris du jardin botanique, horriblement mutilée, et droguée avec une substance inconnue des laboratoires officiels. Le père de la jeune fille était champion de rugby, et l'on pense qu'il était jalousé...
Ali et ses adjoints Dan Fletcher et Brian Epkeen enquêtent. Mais derrière la personne du présumé tueur se dissimulent des organisations criminelles puissantes et les policiers ne tardent pas à se sentir débordés.
C'est un roman éprouvant. Les cadavres se ramassent à la pelle, toujours mutilés. On saisit à quel point la colonisation de ce pays a échoué, à quel point il a du mal à se remettre de l'apartheid...
On savait que le racisme était encore très offensif dans ce pays mais on souffre aussi de voir des Noirs s'entretuer les uns les autres.
L'intrigue est complexe et chaque fois que l'on croit avoir mis la main sur un coupable sérieux, c'est une organisation encore plus délinquante et bien structurée qui surgit...
De plus, les trois policiers ont à affronter des vies privées difficiles .
Voilà qui nous donne une vision fort négative de la situation politique et sociale en Afrique du sud,ceci en dépit de l'action de Nelson Mandela. Le président en exercice au moment de l'action mise ens cène dans le livre, n'est pas à la hauteur.... mais l'on n'est pas surpris.
Le roman est très bien documenté, l'arrière-plan social riche, et le romancier sait installer l'atmosphère. Nous avons réellement l'impression d'être en Afrique du sud, géographiquement et socialement parlant. Nous saisissons un peu des graves problèmes de ce pays.
Les mots inconnus sont expliqués en pas de page. Toutefois un lexique en fin de volume n'aurait pas été de trop.
C'est un très bon livre.
Rajout 27 octobre :
"Zulu" vient d'obtenir le prix " 813" .
Lire la chronique de JM Laherrère dans Actu -du noir