Je ne me suis jamais intéressée de près au prix Goncourt !
Lorsque j'ai commencé à lire l'actualité littéraire (dans le Magazine Littéraire et le Nouvel Obs), j'étais furieusement révoltée et je détestais par principe tout ce qui avait l'allure d'
une institution. Il faut dire que c'était aux alentours de 1968. Le " prix Goncourt" dès que j'en ai entendu parler m'a fait l'effet d'une organisation créée pour couronner de mauvais livres,
forcément " de droite", gnangan ou répressifs,inféodés au pouvoir, manquant d'originalité de toute manière.
Je ne lisais donc surtout pas de Goncourt, sauf par inadvertance. Les autres prix littéraires je les considérais d'un oeil à peine moins critique.
C' est curieux car les deux medias que je lisais ci-dessus cités, ne condamnaient pas le Goncourt... Le Magazine Littéraire de Décembre 1968, que je possède encore, consacre une double page au
prix Goncourt de l'année, Bernard Clavel, et se dit satisfait d'un tel choix.
Bernard Clavel était labellisé "socialiste" , "roman du terroir", et relativement passéiste pour le style. Rien qui pouvait me plaire à l'époque. Ni maintenant.
Dans ce même Magazine Littéraire de décembre 68, ( le numéro 24, il valait 3F.) j'apprends qurante ans plus tard que le Renaudot fut décerné à Yambo Ouologuen pour le " Devoir de violence".
" un africain lyrique visionnaire et lucide en même temps qui hausse cette littérature" , sur le plan du "roman", au même niveau qu'un Césaire, par exemple, lui avait déjà fait atteindre au
théâtre."
Qui s'en souvient?
Jean-Louis Bory journaliste au Nouvel Obs et écrivain avait lui-même obtenu un Goncourt longtemps auparavant, et ne pouvait donc pas s'en gausser...
J'ai lu des Goncourt, sans le savoir au début. Dans le grenier de mes grands-parents se trouvait " La Maternelle " de Léon Frapié, un roman à propos d'une institutrice qui s'occupe
d'enfants déshérités à Ménilmontant au début du siècle. Ce roman a eu le Goncourt, un des premiers, je l'ai su plus tard. Alors je l'ai trouvé débile, misérabiliste...
L e " Rivage des Syrtes" de Gracq est un Goncourt ( refusé) qui est devenu un classique. Ansi que " les jeunes filles en fleurs" de Proust.
Y-en-a t'il d'autres?
En 1984 on m'a offert " L'Amant" de Duras qui venait d'obtenir le Goncourt. je ne voulais pas le lire et je l'ai trouvé mauvais par principe puisqu'il avait obtenu ce prix. Mais je me suis
aperçue plus tard que ce bouquin était bien meilleur que ce que j'avais pensé.
Bientôt j'ai jeté un oeil sur les Goncourt dans la mesure où ils étaient publié chez un éditeur à priori non-Goncourable.
Il y eu " les Champs d'honneur" de Jean Rouaud en 1990, et je l'ai lu.
Depuis, je ne sais pas.
Je compte sur les blogs pour me faire savoir si le Goncourt de cette année vaut d'être lu.
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