Zulma, 2008.
Gabriel, un homme mystérieux qui vient d'emménager dans un petit hôtel d'une ville de province.
Porté par une empathie formidable, que d'aucun jugeraient suspecte, il se montre généreux avec des être solitaires et désœuvrés, à l'aide d'un repas succulent préparé à domicile qui les apaise le temps d'une soirée.
Il se fait rapidement des amis : José le patron de la brasserie du Faro, dont la femme est hospitalisée, ses enfants ; Rita et Marco un couple mal en point, drogué, et manquant cruellement d'argent, Madeleine la réceptionniste de l'hôtel, célibataire, en manque d'amour... nul ne sait d'où il vient ni ce qu'il a fait de sa vie passée, « Vous entrez dans leur vie comme ça, l'air de rien. On dirait que vous êtes partout chez vous. (...)
Vous me donnez le vertige, c'est tout. Vous n'êtes nulle part et partout en même temps.
Mais il écoute volontiers les malheurs des autres, en même temps qu'il les nourrit au sens propre. « La vie c'est rien avant, rien après, et pendant on se fait chier » dit Madeleine, nihiliste. Autant vous dire que les nouveaux amis de Gabriel ont bien besoin de son aide !
En même temps Gabriel revit son passé de façon décousue mais compréhensible, une vie très rude, un épisode tragique, le bonheur évanoui alors qu'il était au beau fixe.
Gabriel a une théorie ; lorsqu'un pic de bonheur survient dans une vie elle est suivie d'une chute inéluctable dans le malheur. Il faut éviter cela à tout prix...
Voilà un roman écrit de façon stylisée. Les descriptions son recherchées, l'élégance de l'expression le dispute à la simplicité. Le ton dominant : une ironie mélancolique. Une certaine poésie est parfois atteinte, et des bonheurs d'expression...
Ce livre est le second que je lis dans la sélection pour le prix du polar de Montigny qui sera décerné le 5 décembre. Sauf que ce roman n'est pas vraiment un polar...
Le premier était « Zulu ».
Ma foi, je les aime bien tous les deux. J'espère que les autres livres seront aussi intéressants.
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