Le Cherche-midi, 2008-363 pages
A Derville, dans une salle de classe, le 14 Août 1944, le soldat noir Robert Bradley, qui va être pendu à l'aube suite à des accusations mensongères perpétrées par ses supérieurs, rédige un texte sur un cahier d'écolier, à propos de son expérience de soldat victime du plus odieux des racismes. Il reçoit l'aumônier dont il espère quelque chose...
Cinquante ans plus tard, Douglas Bradley, son petit-fils, a vingt-deux ans. Fils unique de William Bradley qui a fait fortune dans le coca-cola, il vit une jeunesse
dorée au sein d'une famille ultraconservatrice. Idéaliste et formaté par l'idéologie républicaine, il voudrait s'engager dans l'armée, mais son excellent dossier est
pourtant refusé par l'école militaire de Colorado Spring.
A rechercher activement les causes de ce refus, il se découvre une famille en Floride, celle de sa tante Rosa, dont son père lui a caché l'existence, une famille ouverte aux problèmes de société, engagée politiquement, et qui n'a pas honte du grand-père Bradley.
Accueilli avec méfiance d'abord, puis comme le digne héritier spirituel des Bradley, Douglas change de vie et même de personnalité. Il va enquêter
sur les causes réelles de l'exécution de ce grand-père dont il vient de découvrir l'existence. Ce faisant, il se met en danger de mort.
C'est un roman-témoignage, bien construit, non sans longueurs, mais ce rapport sur le racisme dans l'armée pendant la guerre est impressionnant et valait la peine d'être relaté.
On n'arrive pas à croire que les services secrets de l'armée, de nos jours, soient encore enclins à supprimer ceux qui veulent témoigner d'exactions racistes survenues pendant la guerre!
Ce livre fait partie de la sélection pour le prix du polar de Montigny. Il ne manque pas d'intérêt. Je lui préfère Zulu et la Théorie du panda.