Sa majesté des mouches...
Il n'y a pas de fille dans le roman.
Lorsque Jack devient chasseur, il ne ramène le gibier à aucune femme, et aucun père ne le félicite.
Les partisans de la civilisation (Ralph et Piggy) entretiennent le feu de l'espoir, celui qui sert de langage, mais les amis du jeune chasseur Jack, se comportent comme s'ils avaient inventé le feu, et Ralph et Piggy comme s'ils l'avaient volé.
D'ailleurs c'est le feu, qui, en incendiant l'île, finira par donner l'alerte, le feu devenu une parole gigantesque, un appel au secours et une destruction.
Les enfants sont orphelins ; la mère, c'est cette truie dont ils viennent adorer la tête,déjà pourrissante, et que l'on appelle Lord Of The Flies (il s'agit d'une femelle dans la version française mais en anglais c'est " Lord" ), et qui donne son titre dérisoire au roman.
Simon, le gamin contemplatif et inquiet, se demande si elle vit.
C'est lui aussi qui découvre que la bête effrayante, le fantôme sur la montagne, ce n'est que les restes d'un des pilotes de l'avion, engoncé dans son parachute et qui se ballotte au gré du vent , alors que son parachute est pris dans un arbre.
Ce parachutiste symbolise tout ce qui reste du père...
Simon est le premier des enfants à être éliminé.
Piggy, le second, parce qu'il réfléchit. Il n'a pas de nom, juste un pseudonyme, et ce pseudo évoque fâcheusement l'animal tué.
Ralph pourrait être éliminé parce qu'il sait parler. Son meeting avec le coquillage « la conque » qui leur sert de micro est digne d'un petit Moïse au
Sinaï.
Finalement, je trouve que ce roman qui m'avait frappée il y a très longtemps ( et dont j'avais " récupéré" les personnages pour en faire des histoires de mon cru) a
résisté au temps.
Je l'aime encore!
Si je vous disais que j'étais très attachée à ces garçons vous ne me croiriez pas et pourtant...