Seuil-Policiers, 2008, 429 pages.
Titre original Onsigbaar ( 2007).
L'action se passe en Afrique du sud dans la région du Cap, province de Mpumalanga, de nos jours.
Martin Lemmer est garde du corps. Il travaille pour Jeannette, qui gère une agence privée, le Body Armour, œuvrant pour la sécurité des personnes célèbres ou menacées.
S'il est « invisible » c'est qu'il est de ces protecteurs qui se servent de leurs neurones avant de montrer leurs muscles.
Lemmer a fait cinq ans de prison pour homicide involontaire après une enfance difficile. Son emploi lui semble convenable mais un peu routinier jusqu'à ce qu'il se mette au service d'Emma Le Roux, une jolie jeune femme « riche » cadre commerciale émérite. Emma a cru reconnaître son frère Jacobus dans le portrait diffusé à la télévision, de Cobie de Villiers, l'homme qui a tué cinq braconniers s'attaquant à des vautours. Son frère a disparu longtemps auparavant dans de mystérieuses conditions, alors qu'il effectuait une mission « défense de l'environnement « pour le compte de l'armée... depuis qu'elle a cru reconnaître son frère, Emma a reçu un mystérieux coup de fil inintelligible, son logis a été envahi par des malfaiteurs masqué, et elle n'a dû son salut qu'à l'intervention énergique d'un voisin.
Lemmer est chargé d'escorter Emma qui veut retrouver son frère, et élucider le mystère. La police du Cap semble vouloir leur compliquer les choses, au Centre de rééducation de Mogale où Cobie avait travaillé jadis, les défenseurs de l'environnement Frank et Donnie semblent cacher de lourds secrets, ainsi que chez Stef Moller, qui fut son dernier employeur.
Emma et Lemmer semblent être suivis, et une nuit, voilà qu'un mamba fait irruption dans le bungalow...
L'histoire est racontée à la première personne par Lemmer qui alterne le récit au passé simple de ses aventures au service d'Emma, et ses pensées monologuées dans ou en dehors de l'action avec des phrases plus courtes, souvent sans verbe. Cette manière de raconter est agréable. Le roman traite d'écologie et de criminalité à dimension historique. Nous apprenons à quoi servent les vautours pour l'équilibre naturel, comment des riches propriétaires blancs bien intentionnés peuvent s'opposer à des noirs que la pauvreté contraint à des séditions. Un peu du passé politique de l'Afrique du sud se révèle.
Le récit est classiquement pourvu de suspense, intrigue solide, progression bien menée, et course-poursuite, tient la route (même lorsque tous les pneus de la voiture éclatent...!).
Il y a cependant une bonne trentaine de pages où le narrateur discourt sans fin de la fraternité trop rare, et de la méchanceté de l'âme humaine, des pages totalement inutiles, et quelques épanchements sentimentaux un peu longuets. En dépit de ces défauts, ce roman est valable, et se lit avec intérêt.