La chair me coûte, hélas ! Et je n’ai plus une livre !
Fuir, lentement fuir… Les créanciers sont ivres
Maudit soit ce rien d’écume et les yeux
De cette ondine dont l’iris en camaïeux
Me fait à l’anglaise filer ; lâchons la nixe
Qui ne vaut pas l’ombre d’une rixe.
Rien. Ni mon cœur qui dans le Styx se trempe
Ni le danger de glisser sur la branleuse pente
Ne damnera mon être qui à toutes jambes cavale
Les poches plus vides que mon stérile encéphale
Ah ! Comme pesante m’est cette ancre
A laquelle se doit mon esquif vouer
Mon destin s’opacise d’un vil chancre
Moral et matrimonial. Je suis noué
Marie, me voici ; et sans rémunérer
Les défauts de ces langues vénales
Que lascivement ma plume a taillé
Vers le continent, je mets les voiles.
Oh, comme je suis lassé de ces maisons
Où pas très considérablement l’on passe …
Je pars ! Palpitant et nauséeux ; retrouvons
L’ici-bas maître de toute cette crasse.
Je pars ! Revoir l’ennui qui ne croit plus aux adieux
Faire un mariage qui point n’est trop odieux
Nature anesthésiante et inexotique
Epargnez –moi le déclic
De vos clichés rachitiques
Serais-je donc, et pourquoi, si mal armé ?