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23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 16:48

le-vent-nous-emportera.jpgEt le vent nous emportera.

Abbas Kiarostami.

Film iranien.

 

Bezhouz part dans la montagne vers un petit village au bout du monde pour lui qui est citadin avec une équipe de travail pour photographier l’agonie d’une centenaire ; et surtout la cérémonie de deuil qui s’en suivra afin de faire une étude sur les rites funéraires. C’est un travail professionnel mais, pour ne pas dévoiler ce qui passerait aux yeux des villageois pour un inacceptable exhibitionnisme, il se fait appeler « l’ingénieur » et loge dans la famille d’un petit garçon Farhaz avec qui il communique en priorité pour se mettre en contact avec les gens du coin.

Disons : c’est ce que j’ai compris ; car c’est très elliptique.

 

 

 

 

Les manœuvres d’approches restent délicates. Il fait demander des nouvelles de la vieille dame (on ne lui dit pas d’entrer…) par Farhaz, comme s’il s’intéressait à elle, non sans avoir l’air d’attendre sa mort. Enchanté et méfiant, l’enfant lui sert d’intermédiaire en diverses occasions. Bezhouz ne ressemble pas au père qu’il aurait pu avoir, cependant des liens se créent.

Lorsqu’il est prié d’aller chercher son lait dans une famille du village, Bezhouz a l’occasion de faire la connaissance d’une jeune fille voilée, terrée dans une cave, consignée là pour traire les vaches. L’homme n’a pas le droit de voir son visage, et lui parle pendant la traite, recueillant quelque parole hésitante de femme traquée, déjà fiancée, qui ne voit guère la lumière du jour. Il lui lit des poèmes pendant qu’elle tire sur les pis. L’un de ces poèmes sur le temps qui passe et la mort, comporte le vers qui donne son titre au film.

 

 

Tous les jours, Bezhouz grimpe sur la colline à proximité du village et appelle au téléphone une femme responsable principale du film documentaire qui doit être tourné à l’occasion des obsèques de la doyenne du village, pour lui donner des nouvelles. Des nouvelles, il n’y en a pas puisque la vieille dame tarde à décéder et que l’équipe cinématographique est regardée bizarrement par ces villageois qui ne vivent pas tout à fait dans le même monde.

Berzhouz s’entretient avec un homme qui travaille au fond d’un puits (fiancé de la jeune fermière) et qu’il ne voit pas davantage qu’elle. Il connaîtra visuellement son interlocuteur lorsque celui-ci, victime d’un éboulement dans le puits où il travaille, sera ramené à l’air libre inconscient mais vivant. Bezhouz part alors en tournée avec le médecin en moto à travers la montagne pour apprendre quelque chose sur les mentalités des villageois et rendre quelques services. Belle équipée durant laquelle ils devisent sur la vie et la mort. Bezhouz apprend en outre que l’état de la centenaire s’améliore et que l’on ne peut prévoir l’issue fatale à brève échéance.

Film beau et habile où l’on réussit à marier l’esthétique et les préoccupations sociales le documentaire et la fiction, la beauté de la photographie (qui vise à la transcendance) et le réalisme.

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commentaires

K
<br /> Est ce celui là que j'ai vu? je me souviens des dernières scènes (absolument sublimes) où on voit s'éloigner la vue de champs et les personnes qui s'y déplacent...<br /> Tu me rappelles là que je m'étais promis de visionner quelques films iraniens...<br /> <br /> <br />
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<br /> C'est bien celui-là! Le meilleur de l'auteur car j'ai moins aimé le Goût de la cerise dont j'attendais beaucoup.<br /> <br /> <br />

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  • : Comptes rendus de mes lectures avec des aspects critiques + quelques films de fiction Récits de journées et d'expériences particulières Récits de fiction : nouvelles ; roman à épisodes ; parodies. mail de l'auteur : dominique-jeanne@neuf.fr
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