Un professeur de lycée doit assurer pendant une semaine un cours sur l'autocratie.
Il enseigne le sport (le football aquatique) et la politique. Ses attributions semblent assez mal définies dans la mesure où l'on ignore quelle est sa spécialité. On le perçoit d'abord comme un prof d'éducation physique.
Pour faire cours sur l'autocratie, et afin de bien montrer comment naît une dictature, il met ses élèves en situation, inventant une sorte de jeu de rôle où les adolescents deviennent membres d'une confrérie intitulée « La Vague », dont le prof serait le chef. Les adolescents adoptent quelques attitudes simples : un signe de ralliement, un uniforme (chemises blanches et jeans), goût de la discipline, solidarité active, fêtes communes avec pour but de gagner un match de foot à la fin de la semaine. Le professeur est tout surpris de se faire enfin respecter en racontant un baratin où l'on entend, entre autre « ensemble tout devient possible » air connu...
Le jeu a pour effet de rendre les élèves fort sages en classe, et délirant ailleurs ; il plaît beaucoup à certains d'entre eux, et ce qui est plus grave, au prof lui-même, ainsi qu'à madame le proviseur.
L'un des élèves se montre très assidu et va se révéler dangereux...
Ce film se clôt à peu près comme « la Journée de la jupe » : un professeur et ses élèves sont enfermés dans une classe, un élève en plein délire tient une arme à la main, le prof a perdu le contrôle des troupes ( ne l'a sans doute jamais eu...) il y aura un mort et un blessé...
Ces deux professeurs avaient-ils quelque chose en commun ?
Tous deux issus d'un milieu défavorisé, ils ne sont pas à l'aise dans leur métier, se sentent rejetés par la société et mal intégrés à l'équipe éducative. Ils partagent ce sentiment d'échec et de détresse avec quelques uns de leurs élèves et cette proximité gênante se révèle petit à petit.
Pour que la leçon fonctionne tout à fait et soit vraiment perturbante, il aurait fallu des motifs d'engagement et de soumission autrement plus séduisants que ceux exposés dans la salle de cours. S'habiller tout en blanc, répondre en chœur et faire la vague avec la main en guise de signe de ralliement, c'est un peu court.
Dit Jacques Morice qui, dans Télérama, critique le film, qu'il juge décidément trop démonstratif...et invraisemblable : qu'est-ce qui peut séduire des adolescents dans ce programme ?
Je ne suis pas du tout d'accord ! Plus le message est bête, simpliste, plus le timbre de voix est autoritaire, plus les symboles sont banals, et mieux ça marche !