Un monsieur âgé et handicapé, August Brill, se raconte une histoire la nuit pour occuper ses heures d'insomnies.
Une histoire comme quoi il y aurait une autre Amérique qui aurait connu avec l'entrée dans le 21eme siècle une destinée divergente de celle que nous connaissons : des état auraient fait césession et seraient devenus socialistes ( du moins en intention), sous le nom d'Etats-unis indépendants.
Les autres états ( Washington Californie, tout le fief de Bush) auraient pris le nom de Pacifica. Les deux groupes d'état se feraient une guerre sans merci.
Notre insomniaque jette dans cette tourmente, un citoyen vivant dans l'Amérique habituelle, Brick.
Brick dormait tranquillement auprès de son amie... le voilà au fond d'un trou, avec un casque de soldat sur la tête.
Il se retrouve en pleine guerre, caporal,et chargé d'une mission , tuer l'écrivain qui a créé cette Amérique démoniaque.
Brill s'appuie sur Giordano Bruno « si Dieu existe, il a pu créer une infinité d'autres mondes ».
C'est presque tout. Car le jour, Dieu n'a pas créé grand chose de bon. L'insomniaque Brill ancien journaliste, vit avec se fille Miriam, et sa petite fille Katya : tous ont des problèmes de deuil respectifs et broient du noir, plus ou moins seuls. L'occupation préférée de notre homme est de regarder de vieux films au magnétoscope avec Katya et d'en faire une relecture à partir de l'attention portée à de petits détails restés souvent ignorés du spectateur moyen. Ainsi revoit-on d'un œil neuf Ozu et son « Voyage à Tokyo ». La plupart des propos tournent autour de la condition féminine.
L'hi stoire de Brick dans l'autre monde pourrait avoir une certaine force, mais elle tourne court, le vieux monsieur n'ayant pas envie de la poursuivre : c'est l'aube, et Katya sa petite fille vient le rejoindre pour lui demander de raconter sa vraie vie à lui. Qui, on ne s'en étonne pas, sera assez proche de celle de Brick...
C'est un récit agréable, avec des réflexions pertinentes, mais un récit de Brick et de broc, pas un roman cohérent. J'ai préféré « Dans le scriptorium » malgré son côté ... austère, et plus encore « La Nuit de l'oracle » , pratiquement mon préféré...
Mais " Seul dans le noir" a ses afficionados, par exemple Fashion.
je serais plutôt d'accord avec Cuné, qui regrette que l'histoire de Brick ne soit pas plus développée...