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13 juillet 2009 1 13 /07 /juillet /2009 11:37

 

Editions Quidam.

Plusieurs de mes blogueuse préférés ont chroniqué ce livre,  apparemment un premier roman,  attirant mon attentiolun sur lui, ainsi que sur les éditions Quidam,

dont je compte lire à présent d'autres parutions.




Xavier, le narrateur a deux métiers, restaurateur sur une île , et médecin de police sur une autre. Nous ne savons pas où cela se situe.

Être médecin de police signifie examiner tous ceux que l'on amène en vue de les arrêter.


C'est dans son restaurant, que Xavier est tombé amoureux d'une fille ( qu'il appelle « la fille ») attablée avec son ami. Le couple s'aime, il n'a aucun espoir( c'est injuste).

Xavier vit avec sa mère, dont la santé est fort altérée.

Il devra bientôt l'enterrer.


Xavier souffre aussi toutes sortes de douleurs morales ( chagrin d'amour, deuil de sa mère) et physiques car il doit faire face à des agressions qui mettent sa santé en péril:

La température se refroidit considérablement jusqu'à entrer dans « l'âge de glace ». Le narrateur endure des périodes d'hypothermie sévère, il est loin de tout ce qui donne de la chaleur ( amour, vie, occupations passionnantes).


La foule, qui, lors d'une fête fort vulgaire, veut le forcer à chanter au karaoké.

Des gens de passages qui presque tous, lui reprochent son asociabilité, tant ils sont attachés à l'instinct grégaire.


Il se raccroche à des sensations agréables : beauté du paysage, des tours de la cathédrale, sensations des pavés solides sous ses pieds, goût des daurades grillées... ces expériences esthétiques sont assez proches de celles de Proust ( sans que ce soit des réminiscences)car ce sont des moments de bonheurs dûs à une extrême sensibilité et concentration de l'attention sur des détails remarquables, à la limite de l'abstraction et cependant bien concrets et souvent élémentaires.

Les paysages sont quelquefois transcendés par la puissance de l'évocation : cathédrale, fleuve, mer, couple de cygnes...


Cependant le passage où il va voir la fille dans l'appartement qu'il lui a trouvé, et l'observe s'occuper d'un canari, évoque Werther ( regardant intensément Charlotte nourrir son serin, un joli passage...) ainsi que son amour impossible pour la jeune fille à qui il fait plusieurs fois des déclarations sans équivoque, tournées de la façon suivante, délicieuse et surannée «  Vous n'avez pas besoin de bijoux, d'ailleurs. Vous avez des bijoux naturels. Vos yeux, votre bouche, vos ongles sont eux-mêmes des bijoux ».

Le sentiment amoureux est fort bien décrit, avec simplicité et retenue, et c'est dans le livre, ce qui m'a interpellée dès les premières pages  «  le garçon a signifié d'un geste que c'était à elle de choisir et son regard très près de moi m'a frappé d'autant plus ; l'odeur de la fille,l'odeur de ses cheveux mouillés et de son parfum frais s'est répandue en moi comme un de ces souvenirs précieux qui revient avec l'odeur du printemps dans l'air de l'hiver. Elle a demandé au garçon s'il était d'accord avec son choix, en gardant une de ses mains enlacée dans les miennes »


Il tombe amoureux du couple lui-même, s'identifie au garçon, recherche la fille, est forcément repoussé nombre de fois «  la fille a sorti l'oiseau de sa boîte. Elle le tenai dans ses mains et l'a fait glisser dans la main du garçon. J'étais figé. j'avais la haine. J'ai serré ma main jusqu'à ce que j'entende un bruit net et aigu, suivi d'une fermeture brutale et complète de mon poing, et d'une sensation de chaleur fluide qui était pendant, pendant quelques instants, agréable. »

Xavier va jusqu'à se blesser lui-même physiquement de rage et d'impuissance, mais heureusement il na va pas se donner la mort. Au terme du roman, après avoir erré dans un cimetière et conversé avec le gardien, il déclare

«  je ne voulais pas être l'ami d'un spécialiste de la mort.

Je voulais une vie. »



 L'auteur a cherché à  faire de la poésie en partant du sentiment amoureux non partagé, déçu : mélancolie, angoisse , rage, désir de destruction, impuissance. C'est souvent réussi même si parfois on sent l'application.

Je note aussi une volonté parfois de naïveté et d'innocence à tous prix qui n'est pas forcément de mon goût.

Dans l'ensemble,pourtant,  ça me plaît.







 

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commentaires

L
Ce livre m'avait attirée lors de la dernière rentrée littéraire, mais j'avoue que je n'ai pas pris le temps de le chercher. Avec les nouveautés de septembre qui s'annoncent (et pourtant je suis loin d'être une acharnée), je ne sais pas si je finirais pas lire Nils Tredde...
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A
La couverture me plaît déjà beaucoup, et à vue de nez comme ça, c'est un auteur qui vaut le détour, pour l'histoire en elle-même, j'ai quelques réserves... J'ai lu en diagonale parce que je pense le lire prochainement quand même. J'aime découvrir les premiers romans, en particulier quand on les présente comme plutôt réussis. J'espère le trouver facilement à la bib'!
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I
Là où tu as vu de l'innocence et de la naiveté, moi j'ai vu une impossiblilité chronique à être en phase avec le monde qui l'entoure, ce qui donne, effectivement, une sorte de décalage un peu gauche parfois. C'est presque la même chose, mais pas tout à fait...<br /> Nous sommes d'accord sur le principal : c'est un premier roman qui sort des sentiers battus et qui est réussi.
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<br /> Le narrateur souffre effectivement de phobie sociale, je ne l'ai pas spécifié, car pour moi, c'est presque naturel comme vision du monde.<br /> <br /> Il se justifie par une revendication d'innocence, de volonté de simplicité, qui me gêne un peu.<br /> <br /> D'accord, c'est un beau premier roman.<br /> J'apprécie l'inteview de l'auteur, que l'on trouve sur ton blog.<br /> <br /> <br />

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  • : Comptes rendus de mes lectures avec des aspects critiques + quelques films de fiction Récits de journées et d'expériences particulières Récits de fiction : nouvelles ; roman à épisodes ; parodies. mail de l'auteur : dominique-jeanne@neuf.fr
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