Gallimard (Noire) 2007. 524pages.
La maman de Jonas a disparu en pleine nuit d'automne, un jour de neige de 2004.
l' écharpe rose que le garçonnet lui avait offerte est nouée au cou du bonhomme de neige. Un curieux citoyen que Jonas n'a pas confectionné. Ni personne que l'on sache. Il semble être apparu comme par enchantement. Il a le regard tourné vers la maison, et son oeil de charbon semble observer l'enfant. Une évidence s'impose, que Jonas confie à l'inspecteur Harry Hole qui partage sa peine : la bonhomme de neige lui a pris sa mère...
l'inspecteur Harry Hole, ancien alcoolique prédisposé aux fréquentes rechutes, se sent interpellé par celui qu'on appelle maintenant le « Bonhomme de neige », et qui lui a écrit personnellement pour le mettre au défi de l'arrêter. Dans son équipe, la nouvelle inspectrice Katrine, aussi belle que futée, ne passe pas inaperçue.
Et le bonhomme fait des petits ! bientôt c'est un tueur en série, sévissant dans Oslo et ses environ, que Harry et son équipe traquent : il attaque des femmes mariées avec enfants, qu'il sait avoir eu des relations sexuelles extra-conjugales ( même si c'est contre leur gré). Car le tueur jouit d'une moralité tout aussi exemplaire que son efficacité redoutable.
A la première neige de novembre, il fait disparaître la victime choisie, construit un bonhomme de neige, tout près de la demeure familiale, et recommence à la première neige de décembre...
Voilà donc un thriller de facture classique, bien construit. Les exactions du Bonhomme et les fausses pistes suivies par Harry se succèdent à une cadence régulière jusqu'au bouquet final.
Cette idée d'un tueur qui se dissimule derrière un Bonhomme de neige fait signe aux légendes de l'abominable homme des neiges et elle est fort séduisante. Elle inspire et angoisse les enfants, qui sont très présents dans le texte et génère de bonnes pages. Mais ironie du sort, ce sont les mères qu'il emporte...
Le prologue est excellent, et je n'ai pas deviné (pas osé peut-être...) ce qu'il signifiait réellement, jusqu'à la fin...
On a aussi des fausses pistes qui ne sont pas toujours vraisemblables, et un tueur dont on devine l'identité à mi-parcours, ces petits défauts venant du fait que
l'action s'étire en longueur, l'auteur ne résistant pas à coller des personnages secondaires insignifiants et pas toujours utiles, et des scènes supplémentaires redondantes.
On a l'impression d'une cinquantaine de pages en trop. C'était aussi le défaut de Stieg Larsson, le célèbre auteur de Millénium.
Mais on ne trouvera pas ici de critique sociale ni de superwoman telle que Lisbeth Salander. Rien qu'un bon gros bonhomme de polar à la neige, que l'on déguste comme une grosse crème glacée... italienne, jusqu'à la fin, sans rien laisser couler, parce qu'elle est bonne et que l'on est gourmand.