Phébus, 2006 ( Première publication en 1972).
Georges se rend en Afrique du sud dans la ferme que sa famille possède et dont il est l'héritier. Il a quitté le pays à l'âge de cinq ans, avec ses parents qui sont partis vers la Suisse fuyant des troubles sociaux. Georges est un Afrikaner ( ancêtre des colons hollandais). Il vit en Suisse, travaille comme journaliste.
Anna, la mère de Georges est décédée depuis peu. Pendant sa maladie, elle parlait avec nostalgie du pays natal, ce qui décidé Georges à s'y rendre. Même si personne ne le lui a demandé...
il a des souvenirs de sa petite enfance au pays, soupçonne de les avoir conçus à partir de récits entendus, et cependant la voilà dans la place. Ou presque.
Il va demander son chemin aux habitants d'une ferme des environs, qui l'accueille avec méfiance, Il y a là un couple d'âge mur,et leur quatre enfants, trois jeunes adultes ( probablement de l'âge de Georges) et un adolescent. Les parents ont connu sa mère.
Cette famille, tout comme celles des environs, possèdent de la terre, et ds propriétés, font de l'élevage et cultivent la terre, mais sont pauvres et travaillent toute la journée de l'aube au couchant. Ils semblent craindre quelque chose et ne vont en ville que pour vendre leur légumes.
La communication est difficile : George a un accent étranger. Il sent que les jeunes ont des sentiments mélangés à son égard. Ils l'envient d'être parti et de mener une vie paisible à l'étranger ; ils le méprisent un peu aussi et sont fiers d'être restés. Ils veulent le voir rester et rêvent de s'enfuir aussi... De la ferme de ses ancêtres ne subsiste que quelques ruines, un étang et des rosiers sauvages.
Georges ne comprend pas très bien ce qui se passe et le lecteur non plus. Car le roman est en focalisation externe. Nous ne saurons rien de plus que le héros.
Il croit comprendre que ces villageois, même en 1970 ( date approximative du récit), sont en état de semi-guerre avec le pouvoir (lequel?), qu'ils vivent encore
sous une espèce de dictature.
La vie menée en Suisse avec ses parents et amis lui semble alors bien superficielle, mais celle de ces paysans rebelles,durs à la tâches, déchus et fiers, sans
autre possibilité intellectuelle que d'écrire des poèmes épiques pour inciter à la révolte ne lui convient pas, lui qui a toujours vécu en temps de paix.
Plus le récit avance moins il se reconnaît de patrie, ni en Suisse, ni en Afrique du sud, ni ailleurs que dans quelques fantasmes, auxquels se réduit le « pays bien aimé ».
Voilà un récit qui contient un message assez clair quant aux illusions de retrouver sa terre natale et son enfance, de s'enraciner quelque part. Et par contre, l'Afrique du sud est un pays bien compliqué...
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