texte de 1897.
10/18, 1993, 241 pages.
Mrs Gereth est en conflit avec Owen, son fils qui, maintenant fiancé, veut s'installer dans la demeure familiale de Poynton dès qu'il aura épousé Mona Brigstock. Il a hérité de ces biens tandis que sa mère devra s'installer dans un modeste cottage à Ricks.
Mrs Gereth est très attachée à ce château, qu'elle a meublé et décoré elle-même avec des objets d'une réelle valeur artistique. Son fils ne comprend rien à l'art, sans parler de Mona, qui n'est sensible qu'à la valeur marchande, et à la possibilité d'en jeter plein la vue à ses relations.
Heureusement, la dame a rencontré Fleda Vetch, une jeune fille pleine d'esprit et de goût, qui a tout de suit aimé Poynton. Fledan n'a pas de domicile réel, vit tantôt chez son père, tantôt chez sa sœur mariée,dans des quartiers modestes, ou chez les gens qui l'invitent.
Mrs Gereth va la tirer de cette gênante situation en la prenant à son service. Le statut de la jeune fille n'est pas très bien défini. Elle est demoiselle de compagnie, mais doit aussi servir d'intermédiaire entre le fils et la mère qui ne se parlent plus.
En effet, Mrs Gereth a osé faire retirer de Poynton tous les objets de valeur auxquels elle tenait. Elle s'est mise hors la loi, et Mona ne veut plus se marier tant que les objets ne seront pas restitués. Mrs Gereth de son côté, a aussi ses exigences pour restituer lesdits objets, et dans son esprit Fleda doit jouer un rôle primordial auprès de son fils...Fleda accepte jusqu'à un certain point...
voilà un roman passionnant, une belle réussite d'Henry James. Le personnage de Fleda est vraiment magnifique, cette jeune fille pauvre, qui navigue entre plusieurs écueils, et maintient ses exigences :elle ne se soumettra à aucune bassesse, contrainte pour ce faire, de résister à la fois à Mrs Gereth et à Owen, que pourtant elle aime. Son sentiment amoureux la fait rêver mais ne l'aveugle pas. Mrs Gereth est une femme en même temps ingénieuse et idéaliste, qui croit pouvoir imposer ses volontés en usant d'un stratagème, oublieuse de la vraie nature des êtres. Le personnage du jeune homme est veule, fluctuant, assez bête, prêt à se jeter dans les bras de n'importe quelle femme, qui lui dit ce qu'il veut entendre; un pleutre, comme presque tous les hommes.
Tout cela est présenté, comme à l'ordinaire chez James, avec un grand sens du dialogue, du non-dit, de l'ellipse, toutes les ressources de l'ironie .
A ne pas manquer!