Le recueil : « Fin d’un jeu » (1956-64) ; déjà traduit en français rassemble une assez grande diversité de nouvelles.
La surprise ( toujours renouvelée) c’est « N’accusez personne » ( No se culpe a nadie) dans la première partie du recueil, un récit des années cinquante, d’une grande virtuosité, cruel, angoissant, violemment ironique, et qui mérite la plus grande attention. Trois pages, deux ou trois longues phrases, un personnage, un homme, un lieu, sa chambre avec fenêtre grande ouverte, une action : enfiler un pull-over bleu marine, action qui se révèle malaisée, impossible, générant des sensations effrayantes. L’injonction qui sert de titre à ce récit, indique au lecteur aussi bien qu’aux proches de l’homme aux prises avec le maudit vêtement, que l’on ne peut pas conclure à l’intervention d’une puissance maléfique, ni davantage à une volonté autodestructrice du personnage. C’est un processus (au départ simple gêne) qui se révèle fatal.
Il repose sur une difficulté mineure, courante, que tout un chacun a déjà éprouvée mainte fois : enfiler un vêtement un peu juste qui vous colle à la peau et se trouver pris dedans de manière à ne plus pouvoir sortir la tête ; un moment d’anxiété ou de perturbation, perte des repères spatio-temporels, peut s’en suivre qui trouve en principe un rapide dénouement.
Et si cela tournait mal ? L’auteur tire de tous les côtés sur le tourment éprouvé le transformant en cauchemar!
Lisez-le!vous éprouverez de l'effroi,ainsi qu'une singulière jubilation...
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