Le narrateur assiste à un programme de musique classique varié et sans surprise ( le Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn, le Dom Juan de Strauss, la Mer de Debussy, La Cinquième…)
le chef d’orchestre fête ses cinquante ans de métier ; ce n’est pas, de l’avis du narrateur, un orchestre
réellement génial, mais ses performances sont honorables et même intéressantes. Le public : « des gens tranquilles et
comme il faut » qui ont l’habitude des concerts de ce type. Rien qui puisse déclencher le moindre trouble… et pourtant, ce soir là cet auditoire (
hommes et femmes de tous âges ) se montre dès le départ étrangement sur excité comme s’il s’agissait d’un événement d’une extrême
importance. Leur exaltation se traduit d’abord en paroles : un enthousiasme que le narrateur juge exagéré et puéril à l’égard des mérites du
Maître : on a ressenti l’interprétation comme vibrant d’une intensité dramatique irrésistible ; le narrateur l’a jugée au
contraire « sèche et retenue ».
Pendant le deuxième acte, il remarque une femme vêtue d’une robe rouge qui passe entre les sièges et semble hystériser la salle. L’assistance se transforme progressivement en une meute de fans déchaînés qui envahit la salle et s’empare des musiciens de leurs instruments, saisissent le Maître par les chevilles et l’entraînent hors champ. Le narrateur reste étranger à ce délire ( ainsi qu’un autre auditeur aveugle un sage aède ) et commente ironiquement les agissements de cette foule dont la vénération outrancière devient agressive et volonté de destruction aveugle, à cause de « la femme en rouge et son fidèle cortège ».
Il est comique d’imaginer pareille fête dionysiaque dans ce type de concert et le narrateur ne se prive pas d’en suggérer les détails….
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