7 septembre 2006
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Steven Milhauser « La Vie trop brève d’Edwin Mulhouse, écrivain américain, 1943-1954 racontée par Jeffrey Cartwright ». Albin
Michel (Grandes traductions).
Le roman se présente comme la biographie d’un écrivain prodige écrite par un de ses camarades de classe, admiratif et férocement jaloux.
« Edwin Abraham Mulhouse, dont la mort tragique, le 1ER août 1954 à 1h06 du matin a privé l’Amérique du plus doué de ses écrivains, était né le 1er août 1943 à 1h06 du matin dans la sombre ville de Newfield, Connecticut ».
Le père sans imagination approuve la mère qui admire toutes les manifestations de son fils, les trouvant prometteuses et digne d’un être exceptionnellement
doué. Ainsi tient-elle un cahier révélant par le menu les infimes progrès du bébé dans tous les domaines, chaque nouveauté étant considérée comme un événement : gestes, borborygmes, pousse
dentaire, apprentissage de la marche, langage articulé, jeu, et bien sûr tout ce qui relève des acquisitions scolaires.
A lire ces constats de précocité, on découvre qu’Edwin fait à peu près la même chose au même âge qu’un enfant normal…mais habitué à être admiré il prête un intérêt
très particulier à ses productions.
De même lorsqu’il écrit son chef d’œuvre un récit en forme de « cartoons », beaucoup d’enfants de dix ans ont sans doute réalisé des «
cartoons » tout aussi honorables…
Cette satire féroce de l’enfant prodige qui se révèle être l’enfant obéissant, le fils modèle jusqu’à l’autodestruction radicale, se double de
descriptions justes des enchantements et déceptions enfantines.