Sue perdue dans Manhattan . film d’Amos Kollek 1999.
Sa grande silhouette en caban et décolleté, son immense fichu, ses lunettes noires, son hésitation, puis refus à vivre de ses charmes. L’étonnement lorsque l’on voit son visage nu.
Venue de province, elle cherche assidûment du travail dans les bureaux, s’invente des licences de droit, de psychologie, après avoir dit la vérité qui n’intéressait pas les employeurs à savoir qu’elle avait étudié et pratiqué la danse moderne. Ses petits jobs ne durent pas longtemps. Un après-midi, revenue à 14heures prendre place à son bureau après la pause déjeuner, elle est licenciée sur le champs et sans explication. Elle vit de temps à autre avec un journaliste, se confie à lui, mais cette confidence qu’elle est stérile après un avortement la dessert et l’amant rompt.
Sue ne peut plu payer son loyer, elle est à la rue.
Elle téléphone à sa mère en province atteinte de la maladie d’Alzheimer un dialogue de sourdes s’instaure. Ensuite, elle ira trouver l’employé du téléphone discutera longuement avec elle pour compenser.
Elle parle à tout le monde dans la rue, dans les cafés, où elle s’installe, aux consommateurs, moins pour draguer que pour être moins seule, au moindre serveur… Linda, une étudiante mexicaine s’intéresse à elle, veut lui prêter de l’argent que Sue ( Anna Thompson) n’accepte pas. Après plusieurs rencontres, la jeune femme retourne au Mexique, liasse son adresse.
Sue essaie de retenir n’importe qui : un téléphoniste, un amant d’un soir, un serveur qui voudrait bien s’en aller à minuit, le journaliste plein aux as qui s’en va pour les Indes et ne l’emmène pas. Personne ne sait aqu’elle n’a plus de domicile. Elle revient chercher les cartes postales envoyées par le jeune homme à l’adresse où elle n’a plus les moyens d’habiter.
Sue trouve refuge dans un square, accepte une boisson d’un homme vêtu de noir ous les jours sur un banc. Puis elle change de quartier…
Retrour au square : l’hiver est arrivé, la situation empire . Le monsieur en noir a dsiparu du banc, nul ne sait ce qu’il est devenu. L’amie Lola , qui a fini par se prostituer , ne trouve plus de client et gèle sur le trottoir. Les retrouvailles sont rudes : Lola tente de faucher son porte-monnaie à Sue avant de se jeter sous une voiture par égarement et mauvaise santé plus que par désir de suicide.
Tous les jours, Sue va au snack du coin et se paye un cornet de nouilles au sésame. Un jour, elle n’a plus de quoi y ajouter un café qu’on lui refuse. Voyant cela une autre consommatrice commande un café supplémentaire pour elle-même ? la détresse de Sue lui donnant soif..
Une fois encore, Sue appelle sa mère à qui elle explique sa situation, la mère dont on voit enfin le visage ébahi, dément, absent, trop coloré et les cheveux roux dans l’hospice, et qui ne dit plus rien. Par contraste,le visage blême, bleui de froid de Sue , ses cheveux eux aussi presque décolorés .
Elle a quitté la cabine téléphonique et se dirige vers le square ; rencontre son ex-ami de retour des Indes, qui ne semble pas se douter qu’elle est victime d’hypothermie. Il lui offre néanmoins son avant-dernier repas.
Enfin, mais il n’est plus temps, Sue se décide à appeler son amie Linda qui promet de lui envoyer un mandat poste restante qu’elle recevra le lendemain. Chancelante, elle sort de la cabine téléphonique, va acheter encore une fois des nouilles au sésame et s’installe dans le square sur le banc givré. Perdue dans une sorte de délire, elle entend une fillette mexicaine qui joue au ballon, échange quelques mots avec elle, la prend pour Linda. La mort arrive par petites touches.