27 octobre 2006
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On me donna un rendez-vous à la Coupole et l’on m’enjoignit de lire « Germinal » pendant la semaine et de revenir en disant mes impressions, de
réfléchir si j’étais toujours d’accord.
Je ne pus me décider à faire cette lecture ; une semaine plus tard j’avais lu « Thérèse Raquin » mais pas Germinal. Je n’en dis rien et fit quelques vagues commentaires sur ce que j’étais censée avoir lu. J’aurais préféré parler des deux unions conjugales désastreuses que Thérèse est contrainte de subir, des cadavres de noyés examinés par Laurent, du chat et des fantômes etc. l’eus-je fait, je doute qu’un échange de propos plus intéressant aurait pu avoir lieu.
Je ne pus me décider à faire cette lecture ; une semaine plus tard j’avais lu « Thérèse Raquin » mais pas Germinal. Je n’en dis rien et fit quelques vagues commentaires sur ce que j’étais censée avoir lu. J’aurais préféré parler des deux unions conjugales désastreuses que Thérèse est contrainte de subir, des cadavres de noyés examinés par Laurent, du chat et des fantômes etc. l’eus-je fait, je doute qu’un échange de propos plus intéressant aurait pu avoir lieu.
On m’estima bonne pour le service. Il fallait s’abonner à « Lutte ouvrière » et payer une cotisation ; je recevais 10 F par semaine,
fumais 1 paquet de gauloises par jour, achetais 1 livre et 1 place de cinéma par semaine, sans compter les innombrables consommations dans les cafés du coin avec des
« copains » bavards et fuyants de qui j’espérais apprendre car, de mon point de vue, ils connaissaient la vie.
Le soir, j’étais contrainte de vendre le journal à la criée gare Saint-Lazare en compagnie de Nelly. Je ne réussissais pas à prononcer la phrase
rituelle:
« Demandez L.O., hebdomadaire communiste révolutionnaire ! »
D’autant plus que ce journal, je ne parvenais pas à le lire. J’en parquais les exemplaires dans le tiroir de ma commode ; ma mère les trouvait et
feignait l’effroi.