9 novembre 2006
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Né en 1949, César Aira est un romancier argentin trop
peu connu, héritier de Borgès et Cortazar, adepte d'une certaine forme de fantastique.
Certains de ses romans ont la ville pour cadre, notamment le quartier de Flores à Buenos Aires.Ici ce n'est pas le cas, mais la petite ville où le narrateur
évolue et se perd ressemble beaucoup à ce quartier...
L’action de Varamo se déroule au Panama dans la ville de Colòn en 1923.
Varamo, quinquagénaire employé aux écritures au Ministère de l’économie, vient toucher son mois de deux cents pesos. Il a une certitude : on est en train de
lui refiler des faux billets ; il ne les refuse pas, parce qu’il se sent coupable de toucher cet argent et d’avoir un emploi « à vie »dans un pays petit, mais complexe, le
Panama, où la plupart des gens vivotent de combines, de rapine et de contrebandes. Ce mois-ci, il se retrouve comme eux, à chercher un expédient pour lui et sa vieille mère.
Sa soirée va se révéler exceptionnelle. Poussé par la nécessité de trouver une solution pour réparer son acte manqué( accepter les billets qu'il a jugés
faux), il va se trouver pris dans une série d’intenses réflexions et, sorti de nuit, à des heures différentes, fait des découvertes curieuses, rencontre des voisines qu’il ne connaissait pas,
parle avec des éditeurs au café.
Pris dans un enchaînements singulier de causes et d’effets, il vérifie ce mot de Sartre « Le génie n’est pas un don mais la façon dont on invente dans des
conditions désespérées » en produisant l’espace d’une nuit un grand poème rémunéré sans avoir jamais songé à écrire. Et grâce à la fausse monnaie, découvre aussi une série de
vérités qu’il ne soupçonnait pas.
Ce petit fonctionnaire anxieux, cousin de Joseph K, et de Bartleby, nous avons l’impression de le connaître. Sauf que pour son aventure, c’est un « Happy
end » qui l’attend, ce qui n’est pas la moindre des surprises de ce récit surréaliste, philosophique, proche de grands auteurs argentins, que j'ai cité plus haut...