En 1984 la RDA est dirigée par Erich Honecker c’est la fin d’un long règne de dictature. Georg Dreymann , dramaturge à priori au-dessus de tous soupçons, va toutefois faire l’objet d’une surveillance par la Stasidont le nom officiel est Ministerium für Staatssicherheit « Ministère pour la sécurité d'État ». Ce service de police politique, de renseignement et d’espionnage du régime de la République démocratique allemande existe depuis 35 ans.
Si Dreymann intéresse Hempf, le ministre chargé de la culture, c’est que ce monsieur veut s’approprier sa maîtresse, l’actrice Christa-Maria Sieland et, pour ce faire, il doit l’éliminer. Dreymann est un intellectuel, on ne doute pas de trouver un manquement au régime qui serait suffisant pour le mettre en difficulté.
Le lieutenant Grubitz chargé de l’exécution du plan espère monter en grade. C’est à son officier le plus zélé, Gerd Wiesler, qu’il confie la tâche ingrate de mettre les appareils dans l’appartement et d’écouter jour et nuit avec l’aide d’un employé, ce qui se dit dans ces lieux ainsi que ce qui s’y fait d’après les bruits entendus ; cette entreprise de déchiffrement réussit au-delà de toute mesure.
Gerd Wiesler est différent de Grubitz et Hempf : il n’est pas « corrompu ». Il croit à ce qu’il fait et le fait pour servir l’idéologie du parti, qui, pense-t’il, est aussi la sienne. Ce fonctionnaire ne vit que pour bien accomplir sa tâche, et satisfaire sa conscience éprise de justice. A l’écoute de Dreymann, ses problèmes, ses proches, il se rend compte que cet individu n’est pas l’ennemi qu’il pensait : Dreymann entretient une liaison avec Christa-Maria, ils s’aiment. Dreymann joue et compose de la musique. Son ami, un dramaturge dissident, a été évincé parle parti. Dreymann prends conscience que le parti brise des hommes et des artistes, et dans le même temps, son espion participe à cette prise de conscience.
Après la chute du Mur, il recevra un signe de reconnaissance de la part de Dreymann qui, lui-même, a refait le parcours de son histoire qu’il ignorait en consultant les archives.
Les pontes corrompus de RDA continuent leur carrière à l’ouest en beauté.
Wiesler, personnage-clef sur qui l’intrigue repose, est un individu discret qui parle peu : on prend la mesure de son émotion à l’écoute des affaires de Dreymann, en étant attentif à ses gestes, la façon dont il retire ses écouteurs plus ou moins vite, les mimiques du visage qui sont extrêmement discrètes ; quelques pleurs qui peuvent passer inaperçus.
Le traitement du film est sobre, voire ascétique, comme le personnage de Wiesler ; on n’utilise pas le gros plan, on ne montre que le minimum des événements les plus dramatiques. Le fonctionnement de la Stasi, organe redoutable du parti, est montré à travers les pratiques de torture « morales », des exposés de psychologie sommaire (lorsque le suspect répète toujours les mêmes phrases pour narrer son emploi du temps c’est qu’il ment !), et la façon vicieuse de transformer un honnête citoyen en « informateur ».
"académique" peut-être, qui ne cherche pas l'innovation. On aurait pu comme il le suggère confronter le spectateur, comme Wiesler, aux seules informations auditives, et que l'on en aurait tiré des effets plus intéressants. Est-ce une raison pour déclarer le film nul et " bourré de clichés éculés"? je ne crois pas.