Plusieurs jours se sont écoulés ; nous sommes toujours dans la salle d’attente de Mme Krautt ; la situation n’évolue pas.
Le premier jour, j’ai observé les patients tous assis par terre entre les plantes grimpantes et les cactées aux pointes aiguës.
Alonso passait le temps à mâchouiller un chiffon rouge souvenir du temps qu’il fut torero ; Fernandel écholaliait , incompréhensible, avec de grand gestes
obscènes, M., mutique, fumait sans discontinuer, hochait la tête et, parfois à voix basse récitait des vers ou des suites de chiffres, M. Bacante, le dernier venu bêlait avec ses
brebis, M. Birout rédigeait son curriculum vitae en grec latin et basque, sûr d'être appelé le premier, la suite le détromperait. Deux autres femmes que moi sont assises à terre
en jean l’une massive la coupe en brosse et l’autre filiforme, Laurelle et Hardie. Deux autres femme que moi! lol! Sont-ce vraiment des femmes? Elles ont récupéré des jeans et des pulls informes
dans des brocantes! Elles sacrifient à la nouvelles mode " moins je me maquille, plus j'ai l'air dinde plus j'ai de chance d'avoir ma photo dans une revue . Cette mode des femmes qui osent
être laides! Vous avez vu ça! Elles nous observaient avec acrimonie, supposant que je voulais flirter avec Alonso. ce pauvre Alonso avec son sourire niais et sa figure comme un jour sans
vin.
Pourtant, Mme Krautt ne m'appelant pas, je me suis résignée à confier à Alonso comment j’ai perdu ma virginitude au pied d’un mur d’où j’étais tombée en compagnie d’un individu du sexe 1 ; je lui expose mes raisons de vouloir redevenir vierge «… Au moment qu’il y parvenait, dis-je il m’a crié tu n’es plus gamine ! j’ai trouvé cela sympathique, car c’était spontané, comme dans son village … mais il avait laissé sa radio portative à nos côtés dans l’herbe, et l’on entendait « les Bals populaires »… une faute de goût insupportable ». Je n’ai eu de cesse de recouvrer ( recouvrir ? ) récupérer! ma virginitude."
-Attendez fait Alonso, les balspopu… de michel sardou ? moi j’aime bien ! Bon, je vous accorde que l’on peut préférer « si les ricains n’étaient pas v’nus… »
Vous me connaissez, j’ai des principes ! Il n’était plus question que je parle à Alonso.
Un petit mec joufflu à peine majeur,des épis dans les tiffes, regardait sa montre avec impatience. C’est alors que je me suis rendue compte ( rendu conte ?) que nous attendions depuis des heures. L’impatience a gagné l’ensemble des infortunés que nous sommes.
Nous avons d’abord cru à un retard, puis remarquant que nul n’était appelé par la secrétaire, Fernandel a voulu ouvrir la porte de communication qui mène au corridor ; cette dernière implacablement résistait à toute manipulation de la poignée ainsi qu’à diverses poussées qui furent effectuées par les présents.
Je n’ai encore manqué de rien car j’ai coutume d’emporter avec moi ma part de pizza royale mon petit chèvre, mon fraisier ainsi que ma bouteille de chianti. Alonso garde par devers lui des sandwiches à la turque, et de la vodka Zwsk. Les autres se contenteront de leurs médicaments ; il y a très longtemps qu’ils ne jurent plus que par clairasil, Mogador, déroksatt, et autre ontalgic.
Toutefois, devant l’impossibilité d’ouvrir la porte-fenêtre qui donne sur un carré d’herbe, lequel paraissait séduisant à cause des possibilités qu’il offre de satisfaire à des besoins naturels, nous commençons à nous inquiéter.
clos!
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