J’ai lu sur Télérama que l’on allait diffuser des téléfilms tirés de nouvelles de Maupassant dont « La Parure ».
J’espérais ne plus jamais entendre parler de ce bijou tant il m’a choquée, à l’aube de la puberté, lorsque j’emménageai dans la Chambre Rose.
Cette chambre était une petite pièce réservée aux visiteurs dans la maison de campagne de mes grands parents, leur résidence principale.
Personne ne s’y rendait sauf leur femme de ménage. J’y fus admise parce que j’étais subitement devenue trop grande pour dormir avec les plus jeunes.
La chambre rose possédait une étagère remplie de livres stationnés là depuis longtemps. Je m'effrayai d’un titre « La Peau de chagrin », supposant que le chagrin pouvait engendrer une maladie de peau qui devait ressembler à la lèpre, à des écailles comme certains monstres, ou à des piques de hérisson ; une telle chose risquait de m’arriver parce que j’étais toujours triste.
Je n’osais même pas toucher le livre.
Le volume qui suivait renfermait des nouvelles de Maupassant, un vieux livre en ruines à la couverture sans illustration.
A douze ans, « la Parure » me fut un exemple qu’on ne peut décidément rien attendre de la vie.
Rappelons qu’il s’agit d’une jeune femme de condition modeste invitée dans une soirée mondaine (invitation qu’elle a dû gagner à une loterie
quelconque), qui emprunte à une amie plus riche une rivière de diamants qu’elle perd.
Terrifiée, elle rachète le même bijou, mais n’ayant pas d’économie, elle travaille à des tâches pénibles pendant dix ans pour rembourser, son
mari se voyant entraîné dans cette aventure dégradante.
Au bout d’une décennie, ayant perdu son temps et sa santé, elle tire fierté d’avouer à son amie qu’elle paye depuis dix ans pour le rachat du bijou, apprenant par-là que celui-ci était faux et aussi comment a-t-elle pu penser un seul instant que cette amie lui avait prêté un bijou d’une telle valeur ?
Certaines personnes payent leur vie durant pour des fautes qu’elles n’ont pas commises, pour faire la fortune des autres sans le savoir, et
apprennent un jour qu’elles ont payé en vain, croient des amitiés qui ne sont que du semblant.
Ce que l’on vous donne est toujours faux…
Voici Cécile de France dans la Parure ( télfilm) excellente!
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