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5 avril 2007 4 05 /04 /avril /2007 18:49

La-Confusion-des-sexes.jpgA la FNAC j’ai feuilleté un de ces essais light de 90 pages que publie Flammarion dans la collection « café Voltaire ».


Michel Schneider, psychanalyste, ancien énarque et musicologue (un mélange savoureux !) sort le dernier opus anti-Ségolène royal, et anti-socialiste «  La Confusion des sexes »

.

Michel Schneider a pris du service deux ou trois ans au ministère de la culture, alors dirigé par Jack Lang : il ne s’en est pas remis ; sa description de ce  funeste parcours dans «  la Comédie de la culture » (1993) témoigne de son intense désarroi face aux inconvénients de la démocratisation de la culture, et de son incapacité à en saisir les possibles bienfaits.


Puis de livre en livre, la pensée de Schneider évolue vers cette constatation que sous l’influence des gouvernements socialistes ( à compter de 1981, il y en aura bien davantage que par le passé) la « société » se féminise, s’hystérise et que les hommes en pâtissent. Dans «  Musique de nuit » sorte de pot pourri où il parle de tout et de rien, il se moque de ces hommes politiques « auxquels on prête une sexualité débridée alors qu’ils en ont passé l’âge mais aussi  est-il  outré que Michel Rocard ait eu à figurer dans une de ces émissions de télé ringardes où on l’a ridiculisé en l’apostrophant sur sa sexualité…


Et bientôt Schneider rejoint le camp des pourfendeurs de la société laxiste où les hommes ne jouent plus leurs rôles. C’est alors « Big Mother : psychopathologie du politique » et ce refrain est loin d’être neuf. La suprématie des femmes selon MS nous mène tout droit vers la négation du sexe en tant que tel.

 


L’être humain, selon Schneider a tendance à nier la différences des sexes  dont découle l’altérité en tant que telle.

La société actuelle chercherait plus qu’autrefois  à nier le fait biologique du sexe et son inscription dans l’ordre symbolique du langage et des lois qui  force chacun à occuper  une place dans la vie sociale et l’ordre des générations. Les symptômes de ce déni : la transsexualité qui fait davantage parler d’elle, le mariage et l’adoption d’enfants  chez les couples homosexuels… avec la bénédiction des politiques socialistes.

 

 La société est  hypocrite et ne nous   autorise pas à dire que notre sexualité est problématique, mais nous contraint  à nous  prétendre libéré et positif. On fait  mine de croire que la sexualité est affaire d’hygiène  et de technique que tout peut s’arranger entre les couples à l’aide de remèdes empiriques, de sex toys, de films pornos,  de bonne volonté, de rave-parties, ou au contraire  de méthodes de détournement ( sport, religion,  jeux vidéos) …

Cela au moins est vrai.

 M. Schneider dénonce cette attitude qui est « narcissique et infantile. »Elle trahit le déni de la sexuation qui  se traduit par le fait de fuir l’obstacle de rencontrer l’objet du désir fuir l’appel de l’autre.

Se libérer semble être «  se libérer de l’emprise du masculin ». Des personnalités comme Gaby Cohn-Bendit écrit un pamphlet «  contre la suprématie du pénis » il appelle à la régression, la masturbation, la tétée…

 

MS fustige  aussi  les projets socialistes qui pénalisent le recours à la prostitution,  la  loi contre le harcèlement sexuel, lutte contre la pédophilie avec trop de zèle.

le projet socialiste entérine la suprématie des femmes. Elle ont déjà tout le pouvoir, se plaint MS, sur la petite enfance (crèches, garderies, écoles maternelles) sur l’éducation (l’enseignement, sous toutes ses formes est majoritairement pratiqué par les femmes) etc. «  le pouvoir des femmes est comme la lettre du ministre dans «  la Lettre volée » trop évident pour qu’on s’en avise »

Et aussi en  psychanalyse les femmes dominent sont parfois déclarées meilleures que les hommes.

Il ne reste rien aux hommes.

Et voila qu’on a une candidate socialiste ! Qui en plus joue la carte «  être une femme » dans son programme, et prétend se battre pour les femmes « j’agirai d’abord pour les femmes battues… femmes voilées, excisées, humiliées, inégalité salariales et dans l’emploi, mon combat est pour vous ».

En politique, la différence des sexes ne doit pas compter selon MS, elle n’est structurante que dans la famille et dans la vie privée. « En politique il n’y a pas plus de sexe que chez les anges… et que la différence sexuelle n’est structurante qu’en famille et dans la vie privée ».

Pour lui, en dehors de ces espaces qui doivent rester clos, il n’y a plus de sexe,et donc  plus de lien social !

Comment peut-il prétendre que les femmes exercent une suprématie sociale et politique puisque précisément, la «  différence sexuelle ne compte pas en dehors de la vie privée ».

 Et comment la séparation entre vie privée et vie sociale  serait- elle aussi radicale qu’il le prétend ? Si comme le dit lui –même MS la différence des sexes d’un point de vue symbolique est affaire «  de lois de langage et de société », elle intéresse aussi la sphère politique ; si la sphère politique n’est pas également concernée par les lois, le langage et la société, je veux bien être pendue !

 

 Comment peut-il fustiger SR et son « maternalisme désexualisant » ?

Les allemands se sont plaints d’avoir pour chancelière une femme sans enfants et ici on se plaint de la candidate socialiste « la ministre des mamans ». Quand il s’agit des femmes personne n’est satisfait !

Il dénonce aussi Jospin qui annonce une loi sur le harcèlement sexuel en 2002 pour la journée des femmes.

Thèse de Jospin «  je ne connais de désir vrai entre les êtres que par consentement »

 

Pour MS le consentement «  est la condition légale à l’accomplissement de certains actes sexuels. Le désir est la condition psychique du sujet parlant. Le plus souvent le désir est transi (on désire qui ne nous désire pas) ou intransitif (je ne désire personne ne particulier)

 

Le désir sexuel est toujours violent, agressif, unilatéral, souvent, harcelant parfois, et ravale l’objet sexuel à côté de son idéalisation). Il ne peut être une relation égalitaire accordant deux volontés en un contrat. On fait l’amour avec une personne mais aussi avec une non-personne un corps un ensemble de zones ou d’objets ayant une valeur érotique privilégiée  ».

 

Le désir mutuel est donc une exception c’est une situation qu’il ne faut pas espérer mais produire et surtout pas légaliser.   

Ce n’est pas faux bien sûr, ces propos sont même intéressants et à méditer, mais compte tenu de ce que nous dit MS sur le désir, il me paraît d’autant plus normal de faire une loi contre le harcèlement. Pour éviter les débordements de ce désir autant que faire se peut.

MS se trouve donc accuser les socialistes de laxisme (parce qu’ils veulent légaliser le mariage et l’adoption d’enfants chez les couples homo) et de répression (parce qu’ils pénalisent la prostitution le harcèlement sexuel et font trop de zèle contre la pédophilie)

Que MS soutienne le harcèlement sexuel  et la prostitution c’est tout de même un peu gros !

 Il me semble que  la prostitution est une perversion et que les femmes s’y abîment tout en ayant l’impression d’exercer un pouvoir sur les mâles et de les rabaisser. 

A mon avis  aucun des deux sexes ne sort indemne de la situation de prostitution ni d’aucune autre et les femmes ne sont pas plus gagnantes ni influentes que les hommes dans notre société.

Cette protestation de virilité, cet ancrage à droite, cette vitupération de la candidate socialiste, maintenant responsable de tous les maux (on nous dit qu’elle est responsable des erreurs d’Outreau !) est ridicule et de mauvaise foi. Un tel livre ne fait pas honneur à la psychanalyse.

 
 
 
 
 
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