Ce fut la soirée électorale chez des amis ; ils avaient tous voté Royal, donc à priori on ne devait pas s’engueuler ; mais plusieurs des convives dénigraient violemment la candidate PS, déploraient d’avoir dû voter pour elle, et louaient le magnétisme remarquable du carriériste sans foi ni loi !
Dans quel monde vivons-nous ? Une France qui veut un gouvernement fasciste ! Qui rêve de coups de bâtons, chacun croyant qu’ils seront pour l’autre ! Une France haineuse, agressive, vipérine.
Que la candidate socialiste n’ait obtenu que 26% des voix en monopolisant la quasi-totalité de celles de la gauche antilibérale, à qui il ne restait, dans la plupart des cas, que des portions incongrues genre Un pour cent quelque chose, avait de quoi inquiéter.
Ceci dans une commune où plus des deux tiers des votants ont préféré la droite !
Comme je le lis dans un article de Libé, dont l'auteur est Pierre Marcelle ( auteur de " Contre la télé" intelligent constat de ses années de chroniqueur) l'un des rare éditorialistes du journal à être resté lucide :
« Si, dans deux semaines, Ségolène Royal l'emporte, il faudra alors admettre qu'elle aura terrassé bien plus que son adversaire. Pour l'heure, elle est comme la chèvre de Monsieur Seguin juste avant l'aube, mais le loup censé la manger n'est pas Nicolas Sarkozy. Le loup demeure cet inconscient collectif qui, sous la forme persistante du procès en incompétence sexuée qui lui fut et lui est encore fait, aura pollué toute sa campagne. Il nous reste deux semaines pour regarder ce loup pour ce qu'il est, et le manger. Deux semaines pour oser croire à l'hypothèse d'une victoire, de sorte qu'elle-même sorte, après François Bayrou, l'autre sortant. »