Hu Ya Un amour classique
Recueil de nouvelles
Actes-sud.
La première nouvelle « une certaine réalité » me cause un choc.
La Chine de nos jours. Une famille dont les membres vivent ensemble dans la plus parfaite indifférence, les uns pour les autres. Sauf que, derrière ces silences, les plaintes de la vieille dame, et les hurlements du gamin de quatre ans, se dissimule une violence féroce et meurtrière qui ne demande qu’à s’exacerber.
En fin de compte, l’enfant de quatre ans tue son petit cousin, le bébé, le père de la petite victime assassine son neveu, le père du gamin riposte et tue son frère avec l’assentiment de la femme, la vieille que l’on espérait seulement hypocondriaque meurt également, les deux femmes quittent la maison, et le père de l’enfant meurtrier devient fou, passe des années en taule, et est exécuté à la fin.
Tous ceux qui meurent souffrent beaucoup et on nous régale d’une grande quantité de détails.
Je n’ai pas lu les autres nouvelles…
Ce texte est très fort, et pourtant, je n'ai pas pu continuer...
Yoko Ogawa La Mer, recueil de nouvelles.
J’ai lu 3 nouvelles. La première, très courte, concerne un séjour que la narrateur fait dans la famille de son amie. Elle a eu le mal de mer en bus. Le narrateur dort dans la même chambre que le frère et admire un bateau qu’il a confectionné. Ce bateau est fait d’écailles de poisson, de divers éléments issus d’une vessie natatoire de baleine. Il ne peut fonctionner qu’au bord de la mer ; seule la mer et le vent font produire des sons à cet instrument. J’ai pensé à l’instrument que Vendredi fabrique (dans « les limbes du Pacifique » de Tournier) mais Vendredi se servait d’une peau de bouc et l’intérêt était nettement lié à une fête rituelle.
Ici, l’intérêt, on ne le saisit pas…
La seconde : Une étudiante s’est rendue en Autriche pour son voyage de fin d’étude. Elle doit aller à la Pinacothèque, au palais Schönbrunn, bref tout ce qu’un touriste visite à Vienne. Mais sa compagne de chambre à l’hôtel, une femme âgée, est venue revoir un homme qu’elle a connu longtemps auparavant. Il l’a laissée tomber, mais elle a appris qu’il était à l’hospice et veut le revoir.
L’étudiante l’accompagne à l’hospice, et toutes deux veillent le vieillard jusqu’à sa mort, plusieurs jours se passent. La jeune femme a renoncé à ses visites, elle ne le regrette pas, même si la situation n’a rien d’agréable. Pire encore, après la mort du vieux monsieur , sa nouvelle amie va se rendre compte que ce n’était pas le bon. Le vrai n’est pas encore décédé…. ! L’étudiante chaque fois qu’elle sort un billet de banque ne manque pas de mentionner que la tête de Freud y figure (l’euro n’est pas encore passé par là). Quelle signification ?
3 Cette fois, il s’agit d’une jeune secrétaire d'autrefois, du temps des machines à écrire. Des machines à écrire les caractères chinois, évidemment bien plus complexes que les occidentales…
Elle a cassé un de ses caractères en tapant toujours le même mot. Elle dactylographie des comptes-rendus de maladies concernant la prostate et le système urinaire et reproducteur des hommes, des comptes rendus de médecins plein de mots techniques. Elle casse plusieurs caractères et va les faire remplacer par l’imprimeur à l’étage supérieur, s’amourache de l’imprimeur qu’elle ne voit pourtant pas, il reste dissimulé derrière le guichet, mais elle aime sa voix et ses doigts de main. Elle finit par casser un caractère exprès, celui qui a un rapport net avec l’amour charnel.
Cette nouvelle a l’avantage de s’arrêter avant la conclusion amoureuse, d’ailleurs pas certaine du tout…
Pourquoi j’ai arrêté ? Ça ne me disait rien, en dépit des qualités évidentes.