Dans le cadre du challenge « lire les classiques », organisé par Marie L , j'ai eu l'idée de reprendre le
Grand Meaulnes. Mon édition est de 1967.
Cet ouvrage à l'époque m'avait plu,qu'en penserai-je quarante ans plus tard?
De nouvelles éditions de ce roman ont paru mais je m'en suis tenu à mon vieux livre de poche...
Nous sommes à la fin du dix-neuvième siècle à Ste Agathe dans le Berry, la ville la plus proche étant Vierzon.
Un petit village retranché du monde. On y vit au rythme des saisons, sans référence à une actualité politique et sociale quelconque.
Le narrateur François Seurel vit entre ses parents tous deux instituteurs : il appelle sa mère « Millie » et son père « monsieur Seurel », voyant chez lui le maître davantage que le père. A 15 ans il est écolier et s'ennuie copieusement, lorsque Augustin Meaulnes un peu plus âgé que lui, devient pensionnaire chez ses parents et va partager toutes ses journées.
Le nouveau a du charisme et devient aussitôt le meneur du groupe, en même temps que l'ami de François.
Bientôt ce garçon disparaît pendant trois jours et revient sans s'excuser ni donner d'explication auprès des parents de François qui ne lui demandent rien.
Meaulne fait la loi aussi chez les adultes.
Il se confie à François : s'étant perdu dans la campagne, il s'est trouvé par hasard mêlé à une fête « étrange »costumée dans un manoir, et s'est fait passer facilement pour un invité. Il y a rencontré Yvonne la jeune châtelaine qui lui a plu et on peut penser que c'est réciproque. Ainsi que son frère Frantz jeune garçon trop gâté, transi par une déception amoureuse..
Meaulne et François ne vivent désormais que pour retrouver ces deux êtres tellement séduisants, et ce château baptisé tantôt « le Domaine Mystérieux » tantôt le « Pays perdu » ce qui le fait ressembler au paradis perdu.
Un quatuor de personnages se met en place : François, à travers Meaulne aime Yvonne de Galais et Meaulnes aime également Yvonne mais surtout Frantz ce garçon romantique exalté qui est son double aristocratique. Les deux jeunes châtelains sont attirés par les roturiers comme dans les contes.
Le côté " conte " tout plein de détails oniriques et le côté "roman du terroir" avec ses nombreuse notations réalistes se mélangent et forment un assemblage curieux.
Le Grand Meaulnes se lit toujours avec plaisir, il ne manque ni d'agrément ni même de charme.
A 25 ans, Alain Fournier était fort talentueux d'écrire avec cohérence habileté et quelques bonheurs d'expression ce récit qui tient à la fois du roman régionaliste, du conte et aussi, hélas, du mélodrame.
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