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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 15:49

Le Voyage à Rome Arléa

(Il viaggio a Roma, 1988).

Arléa, 2010, 298 pages.

 

Mario un jeune homme de 20 ans prend l’avion pour Rome. Il y est invité par son père qu’il n’a pas vu depuis sa prime enfance. Quinze ans auparavant, ses parents se sont séparés, et la mère est venue vivre à Paris avec son fils. Elle est morte peu après, et Mario est allé vivre avec son oncle.

Désormais, le père veut que Mario  partage son existence.

Dans l’avion, Mario s’endort sur l’épaule d’une femme et fait un rêve érotique la concernant. Aussitôt réveillé, il fait sa connaissance et celle de sa fille de 13 ans,Alda, une adolescente plutôt mal élevée, qui appelle sa mère par son prénom, et semble vouloir intervenir dans sa vie. Jeanne, la femme mûre, est enseignante, et Mario aime la poésie, surtout celle d’Apollinaire, qu’il voudrait imiter, et va citer abondamment pendant tout le récit… qui n’a rien de poétique.

Il note le numéro de téléphone de ce couple mère-fille, sans vraiment savoir si il et elles veulent se revoir et pourquoi…

l'accueil exubérant et affecté de son père gêne Mario, qui le ressent comme un mauvais acteur, pourtant sincère dans son incessant cabotinage.

L’intrigue se met en place : la mère de Mario était nymphomane ; son père le savait depuis toujours, il souffrait et se délectait de la situation, la faisant suivre, cherchant à la surprendre, puis essayant de jouer les maquereaux en lui présentant des hommes avec qui elle aurait forcément une aventure… jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive de la supercherie, et s’enfuie avec Mario encore petit.

A la vue du salon où sa mère se tenait, Mario a une vision ; il se revoit surprenant sa mère en pleine action avec un amant. Ce n’est sans doute qu’un « souvenir-écran » mais l’image le poursuit. Pour l’effacer, il faudrait pense-t-il, rejouer la scène au même endroit, avec lui dans le rôle de l’amant. Ce serait une sorte de catharsis.

Cette envie de répéter le passé, avec des variantes, hélas, il la partage avec son père… et lorsque, voulant respirer un autre air, il retrouve Jeanne et sa petite peste d’Alda, il a l’impression  qu’une sorte de piège l’attend…


Grâce à cette éducation sentimentale, Mario va apprendre que les gens autour de lui (et lui-même pour l’instant) ne sont pas attirés sexuellement par des partenaires qu’ils trouvent désirables. Non ! Ils sont attirés par celui ou celle qui leur est interdit(e),  ils jouissent de la sensation d’être manipulateurs, de tendre des pièges, de faire des mises en scènes, et c’est le sentiment d’être en effraction qui les excite. Dès lors que c’est permis et légitime, ils se détournent. De sorte que le charme ou la beauté supposée d’un être qui leur plaît, ne joue aucun rôle dans leur choix «  amoureux ».


C’est là le dernier ouvrage publié du vivant de Moravia, et aussi son ultime roman. Il était déjà octogénaire. Ce n’est pas l’un de ses livres considérés comme les meilleurs. 

Et l’on a raison de le dire, car ce roman psychologique, où Moravia veut utiliser ce qu’il a retenu de psychanalyse, se révèle trop explicatif.  Les causes des agissements et troubles des personnages se devinent aisément, sans que l’on ait besoin des nombreuses interprétations et hypothèses que se formule le narrateur. Pour ne pas dire ses radotages. Et si quelque chose devait rester ambigu, tant mieux ! Mais là, il n’y a vraiment aucune chance ! On nous mâche trop les mots, on prolonge inconsidérément les dialogues, et on détaille trop les situations.

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