Viviane Hamy (Chemins nocturnes) 2011. 290 pages.
En 2009, Georges Crozat est boxeur, et flic au bas de l’échelon. Pour se payer une prostituée suffisamment gentille, il accepte de tabasser des hommes pour le compte d’un Pakistanais. Ce dernier lui dit que ces messieurs ont pour maîtresse des femmes mariées et que les maris trompés sont les clients. Bientôt Georges se doute qu’autre chose est en jeu. Il préférerait ne pas savoir. Pourtant, l’Arabe Bendjema, sa ixième future victime, est trop âgé pour recevoir des coups sans danger. Georges accepte un entretien avec lui…
En alternance, nous suivons Pascal Verini en 1957. Ce jeune ouvrier que son travail abrutissant fait souffrir, rêve d’évasion, de voyage, d’une vraie vie. Mais il y aura pire ! Le service militaire l’envoie en Algérie, combattre le FLN. Avec deux autres appelés, ils tiennent bon contre toutes les menaces, refusent de torturer les prisonniers à la cave, mais sont témoins et complices forcés de toutes sortes d’exactions…
Ces deux récits vont se rejoindre et Georges jouer un rôle qu’il n’aurait jamais imaginé…
L’écriture est simple, précise, sans fioriture. Pas de longues phrases, l’adoption du présent pour toutes les situations. Un ton juste et toujours les mots adéquats. Les matches de boxe sont narrés dans un style coup de poing et bribes de monologues affolés qui conviennent à l’action.
Un bon polar qui restitue bien la tragédie de la guerre d’Algérie et ses répercussions jusqu’à nos jours. Des personnages vrais et attachants.
Je l’ai lu dans le cadre de la sélection pour le prix du polar de Montigny-lès-Cormeilles qui sera décerné en décembre. Je ne sais s’il fait partie des finalistes ( ce n’est pas moi qui décide) mais il mérite de l’avoir. Ainsi que le Pays oublié du temps, d’ailleurs…
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