Métailié, 2009, 335 pages (1ere publication 2005)
Un garçonnet, Elias, est trouvé mort poignardé en bas de l’immeuble où il vivait avec sa
mère thaïlandaise. Son frère aîné Niran, a disparu.
L’enquête du trio Erlendur Elinborg et Sigurdur Oli, les mène dans l’établissement scolaire fréquenté par la victime. Ils constatent l’existence d’un racisme important vis-à vis de la population immigrée, de la part de certains professeurs aussi bien que d’élèves.
Mais l’on suspecte aussi un crime de pédophile, car un drôle de type vit dans les environs.
On se demande ce que Niran le frère aîné sait de l’affaire, lui que l’on cache…ce garçon ne s’intégrait pas à ce pays trop froid l’hiver et pas chaud l’été, ce pays où les étrangers comme ailleurs sont fort mal accueillis.
Erlendur est à cheval sur cette affaire et sur une précédente, la disparation trois semaines auparavant d’une femme qui avait tout quitté pour suivre un homme et se remarier avec lui, mais il l’a très vite déçue. Au téléphone, une inconnue l’appelle de temps à autre en parlant d’un malheur qu’elle ne nomme pas et raccroche.
Et la supérieure d’Erlandur Marion Briem, avec qui il était très lié, est sur le point de mourir et n’a que lui comme « famille ». Elle jouait pour Erlendur un rôle complexe de père mère et amie…
C’est l’hiver, le soleil se montre trois heures par jour, souvent sans se laisser voir, et Erlendur, comme à l’ordinaire, lorsqu’il est chez lui, ne pense qu’à son jeune frère disparu dans la neige trente ou quarante ans plus tôt. Il lit et relit des histoires de personnes sinistrées, retrouvés ou mortes. Ne mange jamais rien de bon, ne lit rien d’autre que ces récits, fréquente une femme, cinq minutes par semaine au téléphone, pour lui parler de son obsession, (Pauvre Valdurgur !), passe le reste du temps à regarder par la fenêtre, espérant apercevoir des étoiles. Le lecteur ne croit pas que cette pénitence prendra fin.
Autrefois je me suis imaginée que l’on apprendrait quelque chose sur ce frère disparu.
L’enquête est sérieuse, bien menée, laissant beaucoup de place aux implications sociales.
Ce qui manque, ce serait un peu d’humour.