GF Flammarion 2 tome, 947 pages et 64 chapitres titrés.
En1850 Charles Dickens a neuf enfants nés et huit romans publié, donc un de retard, c’est normal, car David Copperfield, le dernier en date, lui a pris beaucoup de temps, et c’était son préféré.
Le narrateur nous raconte « David Copperfield », son autobiographie, de sa naissance à l’âge de trente-cinq ans environ. C’est un roman de formation qui relate à peu près tout des expériences de David durant ces trente et quelques années : orphelin de bonne heure, enfant battu par un beau-père pervers et sa sœur, séjours dans divers internats, dont le premier très éprouvant, abandon par des parents indignes, obligé de gagner sa vie à dix ans, SDF très tôt sur la route de Londres à Douvres, attachement à des figures maternelles secourables ( dont son excentrique tante Trotwood, et la servante au grand cœur Pegotty) , expérience de l’amitié avec le séduisant James Steerforth, le curieux monsieur Dick( Dickens ?), la surendettée et cyclothymique famille Micawber, de l’inimitié avec des méchants intégralement méchants , apprentissage d’un métier en rapport avec la justice, amours diverses avec des femmes moyennement intéressantes, mariage, paternité, et réussite en temps qu’écrivain.
Le roman contient donc une multiplicité d’intrigues, toutes ou presque en rapport avec la vie du narrateur David (parfois surnommé pour notre plus grand bonheur « Trot » ou encore « Pâquerette »…par certains des personnages les plus intéressants)
Il n’arrive rien de particulier à David mais tout lui arrive ! Du bon du mauvais de la joie et des deuils, des péripéties loufoques, une grande variété de tons et d’atmosphère destinés à accompagner le lecteur sans l’ennuyer dans un parcours de longue durée.
C’est en général avec plaisir que l’on suit ces aventures qui pourtant traînent parfois en longueur.
L’auteur a voulu rendre le langage et les mœurs de couches sociales diverses, dont la famille de la servante Pegotty, des gens de conditions modestes et ce n’est pas toujours réussi : il mime tant et tant le langage de ces gens qu’il en fait parfois un vrai charabia qui relève de la caricature : de plus, dans sa volonté de montrer le peuple bon honnête et plein de bonnes intentions, il met en scène des personnages exagérément naïfs à la limite de la bêtise. Parfois, il exagère dans l’autre sens…
Je préfère le peuple tel que le dépeint Maupassant, Zola ou même Simenon, qui sont plus proches d’une certaine réalité.
Autre petite déception, les personnages féminins jeunes( Agnès un vrai bonnet de nuit, Dora stupide, Emilie sans beaucoup de traits frappants), m’ont franchement ennuyée.
En ce qui concerne la bourgeoisie, les milieux juridiques, les caractères sont bien enlevés, certains seconds rôles sont fort plaisants.
Lu dans le cadre du challenge Dickens organisé par Isil pour le 198eme anniversaire de naissance de l'auteur.