Editions Serge Safran, 2012 , 180 pages.
Un premier roman. Le premier roman surtout s’il se montre vers le mois de septembre, est un genre en soi. Un objet particulier, en voie de disparition.
En exergue du roman un passage de La Vie de Marianne qui trace le portrait d’une femme qui s’occupe principalement à plaire.
Rien à voir avec le roman lui-même...
Il s’agit du séjour d’une semaine dans un hôtel parisien « le Paradise » et l’on suit plusieurs personnes qui y séjournent : Sébastien le réceptionniste ; Craig le professeur de français venu des Etats Unis pour faire des recherches à la TGB. Elena venue d’Italie présenter des vêtements de mode pour le compte d’une maison de couture. Un autre italien qui porte un nom s’apparentant à Paparazzi, une femme de chambre, Amélie, et d'autres gens apparaissant plus tard.
Le nommé Paparzzi fait sensation en annonçant qu’il est polygame et a généreusement fécondé ses épouses. Craig est jaloux et il semble espérer une aventure avec Elena ; celle-ci est polie et aimable, et ne sait pas ce qu’elle pense de tout cela.
Le réceptionniste est un observateur assidu des allée et venues de l'hôtel, e s'amuse à interpréter les comportements des clients.
Bientôt l’Italien polygame va être retrouvé mort par Amélie, la femme de chambre. On conclut au crime et l’on recherche l’assassin. Selon Sébastien, l’assassin est aussi discret que le personnage au chapeau melon de Magritte dissimulé derrière sa pomme verte.
Beaucoup de personnages de Magritte ont le visage dissimulé par quelque chose. Moi j'ai une préférence pour la colombe, en fait. A propos de ce tableau Magritte disait « Chaque chose que nous voyons en cache une autre, nous désirons toujours voir ce qui est caché par ce que nous voyons. Il y a un intérêt pour ce qui est caché et que le visible ne nous montre pas. Cet intérêt peut prendre la forme d'un sentiment assez intense, une sorte de combat dirais-je, entre le visible caché et le visible apparent. » . Assurément le réceptionniste est curieux et réussit parfois à créer une ambiance de mystère, concernant sa propre vie, en tout cas.
C’est un récit à plusieurs voix. Chacun des personnages s’exprime de façon distinguée ( comme chez Marivaux ???). Il y a quelques expressions heureuses. Je ne me suis pas vraiment intéressée aux personnages, Sébastien excepté, ni à l’intrigue, qui tourne vite au grand n’importe quoi ! Si le réceptionniste avait été seul à parler le roman aurait eu plus de force. Le rajout de personnages supplémentaires (surtout au milieu et à la fin) est une erreur. J’ai failli m’intéresser à Elena lorsqu’elle annonce qu’elle a perdu son emploi…c'est dire si l'intrigue principale m'a laissée froide.
Avec certains romans (les premiers comme les autres) on ne comprend pas très bien où l'auteur veut en venir...
commenter cet article …