Eden( Folies d’encre), 2001, 130 pages.
Ce récit est écrit à la troisième personne en focalisation interne mais on sent la forte présence du narrateur qui ricane dans la conscience d’un personnage plutôt ridicule.
Un écrivain qui n’écrit pas.
Entretenu par sa mère qui occupe nombre de ses pensées, il passe toutes ses journées devant la page blanche, avec quelques diversions sexuelles ( Claire … Phlippine… Nattacha…) alimentaires (éclairs à la vanille…Pim’s…Nutella) des obsessions (ce bouton sur la joue, un cancer ?... cette alopécie naissante ?) des projets (j’écrirai un jour comme Duras… après avoir lu Moderato Cantabile .Des polars… j’ai toujours eu la fibre populaire . Comme Céline… je suis révolté, et comment !)
Il décide que tous les matins à 7 heures il se mettra à sa table de travail comme Paul Valéry. Ce coup lui est fatal… il se lève de plus en plus tard… et de moins en moins.
Le récit est découpée en petites séquences plutôt que chapitres, parfois réduites à une, cinq dix phrases, voire vingt ou trente. On pense à un autre premier roman « Un certain regard » de Dick Arnegarn, dont le sujet est le même, mais celui-ci me plaît davantage.
On y dénonce la vision du monde étriquée d’un homme qui tourne en rond dans son appartement comme le poisson dans le bocal, animal auquel il finit par s’identifier....
Ce récit arrache souvent des fous-rires au lecteur. Mais plus que de l’humour noir , c’est de l’ironie cruelle et destructrice. L'auteur a de la verve, mais sombre un peu trop dans l'autodérision.
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