L’Homme-sœur de Patrick Lapeyre. POL, 2003.
L’auteur veut séduire par l’ironie et y parvient pendant cinquante pages. Ensuite l’ennui s’installe jusqu’à la finale 274(mais l’on persiste). Il y a un certain acharnement à multiplier les métaphores issues du langage cinématographique et de celui des contes (y compris les citations implicites) et à produire un grand nombre de mots-valises et coq à l’âne. Un peu forcé.
The Murder Room » PD James.
Ce crime dans un musée nous change agréablement des soutanes et des chapelles. Pas de surprise mais toujours une vraie qualité d’écriture. L’équipe policière se renouvelle avec plein de jeunes noirs assez vifs d’esprit et de propos de sorte que Dalgliesh se fait un peu voler la vedette.
Laura Kaschichke. « La Vie devant ses yeux », Christian Bourgois. Roman américain. Rappelle « Elephant »pour la tragédie au collège ; dans l’ensemble on a su créer une atmosphère onirique angoissante voire effrayante..
Jonathan Coe « Bienvenue au club » (The Rotter’s Club, 2001).
Sophie et Patrick se rencontrent en 2001 ; la mère de Sophie et le père de Patrick se sont connus à Birmingham au début des années 70, sans qu’il n’en sorte rien. Ils fréquentaient une même école privée. Sophie évoque les souvenirs de Claire, sa mère, et des amis qui l’entouraient. Cela donne un roman de collège intelligent et satirique et un roman de mœurs.
Jean-Pierre Ohl. « Monsieur Dick ».
Des variations savantes et pleines de talent sur Dickens.
Nancy Huston « Professeurs de désespoir » Actes sud.
Elle s’est beaucoup ennuyée en essayant de lire Thomas Bernhardt, Schopenhauer, Elfride Jelinek et d’autres qu’elle qualifie avec raison de nihilistes. Moi aussi, j'ai éprouvé de l'ennui à tenter de les lire. J'y ai cependant réussi (pour Bernhard).
Hélas, ce livre est ennuyeux lui aussi !
Laurent Mauvignier. Le Lien. Minuit.
Très sensible ; ressemble à une élégie. Influence de Duras prégnante. Pour être pris, il faut être en état de grâce, ma foi cela arrive… .
Dominique Desanti : Les Années passion.(Presses de la Renaissance, 1992).
Très romanesque. Quelques belles formules. Des gens qui n’ont jamais grandi. Un monde d’héroïsme très adolescent.
Patrice Robin « Matthieu disparaît ».POL.
Descriptions minutieuses de travaux manuels et industriels, d’ambiances laborieuses, de compagnons de travail..
Annie Saumont « Moi, les enfants, j’aime pas tellement ».
Je croyais aimer Annie Saumont plus que ça, mais….
Jean-François Millet. Catalogue d’exposition. Une découverte d’un vrai peintre que l’on croyait simplement pieux et champêtre…
Perette Fleutiaux « Nous sommes éternels ».
Un gros roman de 800 pages acheté 3 euros à la brocante… Seulement… Nous ne sommes pas éternels ! Pas du tout ! Et c’est plutôt ça que la littérature doit montrer, attendu que les gens sont persuadés du contraire !
« Dictionnaire Jeanne Ponge » éd. L’Escarbille
Achat au salon du livre. Petit roman centré sur le personnage d’une grand-mère vieille institutrice à Nevers, qui élève sa petite fille, narratrice et personnage no2 en importance. écriture correcte, précise, sans surprise.
Ecrits volés d’Anne Vernon »de Jean Perrochaud L’Escarbille.
Un style maîtrisé dans l’exclamatif, la formule, le jeu de mots, un peu d’invention verbale. Le ton : une candeur cynique. L’intrigue les péripéties tiennent du fait divers à sensation et sont invraisemblables..
si vous écrivez bien n'envoyez pas vos manuscrits là-bas!
»T’en fais pas, je vais bien » Olivier Adam. Le Dilettante, 1998.
Elle ne va pas bien du tout !
Traite le problème du « non-dit ». On cache les maladies, et on dissimule même à Claire la mort de son frère… l’auteur avait 25 ans, courtes phrases, langage oral plutôt qu’oralisé, style « mitraillette ». On se sent un peu essoufflé
Dominique Mainard »Leur histoire ». Joëlle Losfeld.
Une histoire ancrée dans l’imaginaire des contes qui ressemble à un rêve d’enfant terrorisé. Ce serait bien si ne sourdait pas l’idéologie qu’on peut tout dire avec des mots, et sans aussi. On n’aime pas non plus qu’il y ait un sauveur et qu’il se nomme Merlin.
Michèle Lesbre. Boléro. Sabine Wespieser.
Avec ses 135 pages, la narratrice a juste le temps de nous conter l’histoire de ses amours adolescentes entre deux garçons dont l’un sera sacrifié par la logique de l’histoire la guerre d’Algérie et ses tendances suicidaires et l’autre formera avec elle un couple difficile hanté par le fantôme du disparu. Pas un mot de trop, et juste assez de mots ; pas une fois le récit n’est rogné. Mais on a l’impression d’avoir lu cela souvent : Les ados se passaient le Boléro mille fois par jours, adoraient les Westerns et vouaient un culte aux « Misfits »… ç’aurait pu être plus surprenant.
Jean-David Salinger « Le Jour rêvé pour le poisson banane : nouvelles »
JDS n’est pas exactement l’auteur mineur que l’on croit. Il fait mieux ici que pour L’Attrape cœur… et la moitié des textes au moins montrent de la trouvaille au niveau de l’expression comme de l’intrigue et une réelle subtilité ; elles se lisent avec plaisir.
David Bellos. « Georges Pérec : une vie dans les mots ».Seuil, 1993.
Bellos a traduit la Vie mode d’emploi en 1987, et réussi à faire lire Pérec en GB et aux USA. Pas si mal. Puis on s’est plaint de cette biographie faite par un étranger qui n’était pas le mieux placé pour… mais ici en France, on ne se presse pas de mieux faire !