Un décor « baroque » de la chambre de Petra (Margrit Carstensen) styliste de mode. C’est le lit qui occupe les deux-tiers de la pièce. Une grande reproduction de peinture occupe toute la surface d’un des quatre pans de mur. Il s’agit d’une scène mythologique. Peut-être un Poussin. On ne la voit jamais toute entière. Les personnages se déplacent devant et s’arrêtent, voisinant avec un homme nu debout sur la toile, des femmes dans des positions assises ou allongées, des éléments de nature, et des animaux, notamment un léopard. Cet arrière-plan n’en est pas tout à fait un, il est trop proche. Les personnages se déplacent aussi entre les nombreux mannequins du loft, tournés dans diverses positions et qui ont l’air de regarder la scène voire, de penser, ce que soulignent les mouvements de caméra. Et il y a Marlene, la domestique de Petra, qui la sert comme une esclave, et que l’autre morigène, à qui elle donne des ordres et qu’elle menace sans ménagement. Marlène dessine, tape à la machine avec un bruit d’enfer, elle dont le silence est tonitruant, sert des plateau-repas et des boissons (sur le lit toujours) écoute, reste coite, sans expression, ne dit mot. Petra reçoit une amie, à qui elle explique ses problèmes de couple qui l’ont conduite au divorce (bavardage qui n’apprend rien sur Petra). Puis une jeune fille Karin (Hannah Shygulla) qui veut débuter comme mannequin. Petra la trouve très sexy et l’installe chez elle. C'est-à-dire dans son lit. On comprend vite que Karin va faire la loi ! Petra en devient très amoureuse, l’autre profite d’elle, mais ne lui cède pas, et lui fait la nique. Puis Karin se tire. Petra devient de plus en plus odieuse, se saoule, met à la porte ses invitées (sa fille, son amie, la mère de son amie). Elle propose enfin à Marlène de partager sa couche.
Marlène aussitôt fait sa valise, et sort de quelque part un revolver. J’ai espéré qu’elle s’en servirait pour abattre son odieuse maîtresse, mais non ! Elle va se suicider avec.
C’est paraît-il que Marlène était amoureuse de Petra… je ne l’ai pas soupçonné. Je croyais qu’elle attendait son heure pour s’en débarrasser…on comprend dès le départ que Marlene est le personnage-clé et on attend quelque chose d’elle…
En dépit de l’extraordinaire décor du loft, qui jette un éclairage étrange et ironique sur les personnages, des costumes extravagants, de l’intrigue, j’ai trouvé les deux heures du film plutôt longuettes.