Vivianne Hamy, 2012, 331 pages.
Alix s’inquiète pour son demi-frère Alban, dont elle s’est occupée presque comme d’une mère depuis leur enfance. Les parents ont toujours été très occupés par leur agence de voyage à vendre du dépaysement africain. Alban est plutôt instable et imprévisible, tantôt bon élève tantôt cancre, peu intégré à la société, aimant s’étourdir jusqu’à l’évanouissement par exemple dans les coasters (montagnes russes). Après des études spécialisées en chimie moléculaire, il travaille sur une thèse. Pourquoi s’inquiéter ?
L’ex-ami d’Alix, Ostend, devenu homosexuel lui parle de son frère qu’il semble maintenant connaître mieux qu’elle. Il se serait converti à l’islam radical. Aurait changé de nom et se ferait appeler Abdelkrim Youssef.
Alix tente d’avoir une discussion sérieuse avec son frère. Il est en effet converti et, pour se défendre lui dit qu’elle même s’est transformée : autrefois plasticienne, elle a cessé de croire à l’art postmoderne, travaille à présent sur un chantier de restauration de peintures murales anciennes. De la discussion sort le fait qu’Alix doute de ce qui lui convient en tant qu’artiste et en général. Mais Alban lui, est convaincu. Lui, autrefois solitaire, s’est trouvé des amis, une communauté, des certitudes. Jusqu’où cela peut-il aller ?
Lorsqu’Alban part au Kenya, soi-disant pour un voyage touristique, en fait pour retrouver un groupe d’islamistes somaliens, pense Alix, elle se rend à son domicile, fouille dans ses papiers, décidée à savoir, à agir. Le studio d’Alban est plein de prospectus touristiques et de brochures vantant les mérites de l’Islam. Le langage est le même : expéditions paradisiaques, nouvelle vie enchanteresse, rêve, autre monde…
Mais comment un homme aussi intelligent et instruit qu’Alban peut-t-il prendre cela au sérieux ?
Le texte se présente comme le journal d’Alix écrit au jour le jour au présent de l’indicatif, récit de sa quête du frère tantôt perdu, tantôt plus ou moins retrouvé, dans un sentiment d’urgence, bouillonnant d’émotions et de réflexions contradictoires. Les métamorphoses annoncées sont celles d’Alban qui lui paraît changé à chaque rencontre, insaisissable. En fait, rien ne change vraiment, leur lien est indéfectible, et l’unique vraie métamorphose sera biologique.
Je n'ai pas trouvé dans ce roman de réflexion politico-sociale poussée. Rien de plus que ce que l'on trouve dans les journaux. L'intrigue est axée sur
la relation fusionnelle du frère et de la soeur.
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