Edtions Anne Carrière
J’ai lu “Un éléphant de Pattaya” ; “une incartade” ; “ Qui comme Ulysse” ; “ Le Voyage vers le frère”; “ La Marche dans le désert” ; “ La Route de la soie” ; “ Confiteria Ideal”; “ La Partie des petits saints”; et la première nouvelle ( j’ai oublié le titre) donc j’en ai lu 9 c’est suffisant pour se faire une idée c’est plus que la moitié.
Flipo connaît les ficelles du métier : il réussit à entraîner son lecteur à sa suite même lorsque celui-ci trouve le propos un peu agaçant. Mais le savoir-faire n’est pas tout.
La Marche dans le désert souffre d' invraisemblances : l’atmosphère d’inquiétude que l’on devrait éprouver n’a pas le temps de s’installer. Le patron de l’entreprise d’accessoires de table s’éloigne du groupe pour aller pisser, c’est bien trop vite qu’il conclut l’avoir fait exprès pour se suicider, et qu’il veut rédiger un testament et se résigne à la mort. On n’y croit pas. Parce qu’il y a trop de grands mots, trop de renseignements sur ce monsieur. On y croirait davantage si aucune indication n’était donnée sur sa vie antérieure et sur son état d’esprit.
Le Voyage vers le frère :cet homme part dans la montagne enterrer son supposé frère jumeau qu'il ne connaissait pas avant d'apprendre son décès. Il va s'enliser dans la neige et s'allonger dans le cercueil qu'il trouve vide.
Le propos est ambitieux! Mais je n'ai pas ressenti d'angoisse, ni même d'anxiété. Je n'ai pas eu froid !
Finalement, " Les Neiges du Kilimandjaro", petit tube sans prétention, est beaucoup plus réussi.
Confiteria ideal : c’est l’histoire d’un garçon qui veut épater des jeunes filles lesquelles veulent aussi le bluffer ; seules, elles y réussissent. L’histoire est banale, elle l’est d’autant plus que c’est présenté sans mystère.
Dans la Partie des petits saints, l'auteur tente de filer une métaphore d’une façon appliquée :comparer le temps à un câble, que l’on perçoit diversement selon les cas. C’est un peu lourd…. On s’attend à ce qui va arriver ; il va perdre aux échecs contre un modeste cafetier mystique… les mots non plus n’étonnent ni ne ravissent.
J’ai cité les meilleures des nouvelles , il y a aussi la Route de la soie, peut-être la meilleure .
un Eléphant de Pattaya "tout comme "Une incartade" cèdent à une critique sociale grossière et caricaturale. J'ai pensé à un écrivain tel que Lydie Salvayre. Elle aussi,cède à la caricature dès son deuxième roman, et je ne la lis plus.
Plusieurs nouvelles sont situées en Amérique latine mais on n’arrive pas à croire que l’on y est vraiment ! l'auteur nous transporte dans divers endroits et nous en retire trop vite pour que l’on y croie. L’homme qui cuisine des empenadas, au lieu d’écrire, nous met l’eau à la bouche, mais son problème d’écriture n’est pas bien exposé.
La Route de la soie est une nouvelle plus convaincante. Parce que l’homme ne voyage pas justement ! Et l’on ne se dit pas « nous sommes dans tel pays sans ressentir de dépaysement ».Derrière son ordinateur, on ne ressent rien de spécial et cela n'étonne pas...
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